News en direct du Tour de Taïwan !
Dernière news14è étape, 12.04.13, Xinfeng Mingsing Motel-Soochow University Taipei, 72 km, 7h33.03, è ITTU, è avec les coureurs d'étape |
Une étape passée sous la pluie du début à la fin. Le vent fort et contraire sur les 20 premiers kilomètres nous rend la tâche ardue. Equipé de mes brassières et du buff autour du cou pour me protéger un peu du frais, je n'aurai jamais froid mais jamais trop chaud non-plus, sous ma pèlerine, très vite réduite en lambeaux par le vent qui s'engouffre par le col et les trous pour passer les bras, ou par le dessous. Ayant eu la courante juste avant de partir, j'ai très vite faim et tape déjà dans mes barres après quelques kilomètres. Au vingtième km environ, lieu du 2è ravitaillement, je vais m'acheter 2 snickers au magasin. A partir de là , un cycliste me suit. La sécurité des coureurs est parfois prise en compte. C'est sympathique de la part de l'organisation, mais cela pourrait être beaucoup plus souvent le cas. Nous courons toute la journée en milieu urbain. J'aurai aussi 2 fois un policier qui me suivra à moto. Parfois, il nous devance, le cycliste et moi, et arrête la circulation dans les gros carrefours. Un deuxième cycliste va prendre le relais pour les derniers 20 kilomètres. On jongle à se faufiler entre les bus, les scooters, les taxis, les piétons, les autos et camionnettes. Jusqu'au bout je vais rester très concentré au niveau des véhicules et des usagers de la route. Un scooter s'arrête juste devant moi, parfois un autre circule en sens contraire et avec ceux qui arrivent par derrière, il est parfois difficile de savoir où passer. Une auto me passe tout près et bifurque à droite pour se garer, ce qui veut dire que je me fais couper mon chemin, un autobus redémarre alors que je suis en train de le remonter par le côté des files de voiture et me force à m'arrêter. Ce sont quelques exemples qui arrivent plusieurs fois sur une étape qui traverse ces villes à la vie trépidante, au trop plein d'exubérance et de mobilité. Arrivé à l'université, nous avons encore un tour de stade à accomplir. Puis c'est la déferlante de photos, avec mon guide cycliste, avec ce bénévole, avec celui-là , avec des inconnus, avec chaque appareil de photo des protagonistes posant pour le cliché. Un bénévole d'arrivée me supporte en me soulevant quasiment en me serrant le bras. Je n'arrive presque pas faire un pas jusqu'à la douche sans qu'il me serre le bras et me soulève. Il me lâche juste quand je cherche des affaires dans mon sac. Après la douche et un petit massage pour la cheville gauche, toujours un peu douloureuse, nous allons chez la famille Chen, tous les Européens, pour manger A 17h30, nous nous rendons pour le souper et la cérémonie de remise des résultats. Chaque coureur appelé sur le podium pouvait s'exprimer, ça a duré assez longtemps. Mais nous recevons les plats les uns après les autres et il y a dû y en avoir une bonne douzaine, ce qui nous a bien occupé et divertit aussi. Pour chaque jour couru, nous recevons un certificat avec notre temps, la longueur de l'étape etc… Puis nous discutons encore avec quelques coureurs présents d'autres pays, Hiroko Okyama entre autre, qui a si j'ai bien compris une hernie inguinale qui l'a forcé à arrêter. Aujourd'hui encore, j'ai été impressionné par la gentillesse des gens le long du parcours. Un chauffeur de taxi me tend un snickers autour du 45è km, une autre personne me tend une barre chocolatée "catch" à 10 km de la fin. Les 2 fois, elles ont été très appréciée car j'avais faim toute la journée. A plusieurs places on m'offrait à boire, mais je refusais car avec cette météo fraîche et pluvieuse, je n'avais pas soif et avec la boisson des ravitaillements, cela suffisait amplement. A 5 km de la fin, j'ai trouvé une plaque minéralogique de scooter. Elle va compléter ma collection issue des courses courues à l'étranger. En 2 semaines, nous avons parcouru le tour de l'île avec quelques incursions montagneuses à l'Est, lorsque la côte est trop abrupte au-dessus de l'océan et que la route doit faire quelques détours. Il faut savoir que le centre de Taiwan est très montagneux avec le plus haut point sur le Mont Yu Shan à 3952 m mais que plusieurs sommets sont au-dessus des 3000 m avec des vallées très encaissées aux pentes prononcées. Je regrette un peu que nous n'ayons pas eu une ou deux étapes allant davantage dans le centre, justement pour nous imprégner aussi du monde montagneux et certainement différent. De voir aussi de quoi sont composées les forêts. Durant la loi martiale, les montagnes étaient interdites, tout comme de naviguer, excepter pour les pêcheurs. Taiwan était vraiment isolé du monde jusqu'en 1989 quand un changement politique a eu lieu. Mais comme ce n'est pas de mon observation, je m'arrête là , c'est ce que j'ai cru comprendre autour d'une table au sujet de Taiwan. Au bord des routes, les transformateurs électriques sont peints avec des motifs de nature, de montagne en particulier. Je n'ai pas vu de tag, mais peut-être y en a-t-il quand même. A la fin d'une course, on peut toujours faire un bilan. Je regrette bien sûr de ne pas être un "finisher" mais je n'ai rien à me reprocher. Au départ du 5è jour, avec encore une cloque invisible et des douleurs trop fortes pour marcher rien que normalement, des pieds gonflés qui ne rentraient que difficilement dans ma paire de chaussure une bonne pointure plus grande, la douleur n'était pas supportable pour me lancer sur une étape. Le lendemain non-plus. Ensuite, ne pouvant plus être classé au général, j'ai biffé l'étape suivant celle des 93 km, la plus longue et la plus dure pour récupérer un peu, arrivé très éprouvé. Mais j'ai tenu ensuite à finir les autres, pour connaître de l'intérieur l'ambiance de la course et non en spectateur ou en aide d'arrivée. J'ai été content de pouvoir être dans le coup et de constater que ma préparation avait été bonne car j'ai réalisé plusieurs étapes avec de bons classements. Et j'espère que ces kilomètres me serviront d'entraînement prolifique pour mes prochaines compétitions, car je finis crescendo les 3 derniers jours. |
News postée le : 12.04.2013 |
13è étape, 10.04.13, Dajia - Xinfeng Mingsing Motel, 78 km, 8h21.12, 5è ITTU, 9è avec les coureurs d'étape |
Le déjeuner était assez frugal avec 1 œuf dur, 1 lait de soja, 1 petit pain et du café. J'avais de mon sac 1 Fortimel et heureusement que certains sont pénibles, j'ai pu avoir un œuf supplémentaire et un autre petit pain. L'avantage de manger de tout, à toute heure! Le départ à 5h30 du matin avec un temps frais pour Taiwan qui va tenir ainsi toute la matinée. Après 4 km déjà , je me sens bien et je trouve un rythme de 9.5 km/h que je vais tenir jusqu'à l'arrivée. La pluie s'invite aux deux tiers du parcours et nous mouillera jusqu'aux os, tellement elle fut dense. La route est devenue détrempée et par moments, dans l'impossibilité d'éviter les flaques lors de la traversée de Hinshu, la 3è ville du pays, je courais dans 10 cm d'eau. Le parcours fut très simple aujourd'hui. Jusqu'au ravitaillement du 29è km, nous étions dans des localités et en campagne mais le long d'une route avec peu de trafic, hormis un petit rush de scooters vers 7h du matin dans une localité qui emmenaient les gens au travail. Ensuite et jusqu'au km 61 environ nous avons emprunté une route parallèle à l'autoroute, séparée par un mur et réservée aux scooters et vélos. A partir du 61è km, nous avons alors traversé une ville avec ses dangers et son trafic toujours aussi dense. La police m'a suivi en faisant d'abord des sauts de puce de plusieurs km à partir du 29è km, jusqu'au 40è environ. Puis elle me précédait de quelques centaines de mètres, s'arrêtait, se laissait dépasser et la voiture de police me suivait, me redépassait, se laissait rattraper etc… Il n'y avait pourtant aucun danger, pas de trafic. Je me suis demandé si les policiers contrôlaient et voulaient voir ce que j'allais faire de ma bouteille de coca que je tenais en main. J'ai fini ma bouteille à un ravitaillement et l'ai laissée dans leur poubelle. Je l'ai eue en main sur une dizaine de km. Peu de temps après, la voiture de police disparaissait. Avec l'entrée en ville au km 61, c'est un scooter avec une personne privée qui me suivait entre 2 ravitaillements. Toujours à 3-4 mètres derrière moi. Parfois, cela m'aurait arrangé que son occupant prenne les devants et m'ouvre les carrefours. Avec mon tempo régulier, j'ai rattrapé des coureurs tout le long du parcours. Seul 2 coureurs d'étape avec qui j'étais à 15 km de la fin ont été plus rapides que moi au final. Un était accompagné à vélo et se ravitaillait aussi souvent qu'il le voulait, sans porter quoi que ce soit, ce qui est théoriquement interdit sur cette course. L'assistance n'est autorisée que sur les points officiels des ravitaillements afin de ne pas prétériter ceux qui sont sans aide extérieure. Je portais plusieurs barres aux céréales sur moi, ainsi que de la pâte d'amande, des gels et n'ai utilisé que mon ravitaillement personnel de la journée jusqu'au dernier ravitaillement où je me suis quand même décidé à prendre un bout de banane et une tangérine. Sinon, hormis le coca tiré de mon sac à mi-parcours, j'ai bu du sportdrink en bouteille, qui passe super bien, sucré et salé et minéralisé à la fois. Celui en berlingot du début du Tour de Taiwan n'est plus présent, il me donnait la diarrhée tandis que celui-là me convient à merveille. De temps en temps, j'ai aussi léché mon doigt après l'avoir trempé dans la tasse de sel pour en apporter à mon corps. L'étape s'est donc déroulée à merveille, si ce n'est la pluie qui nous a bien refroidi. Je perds 2 fois du temps pour aller aux wc et 4 autres fois à mettre puis enlever puis remettre ma pélerine. A l'arrivée, réception sous la pluie par une équipe de course locale avec à manger et à boire. Assis sur un tabouret sous une tente, j'ai mangé un croissant sandwich au jambon, puis j'ai pu commander un riz au bœuf braisé avec une délicieuse soupe crémeuse au riz et cubes de légumes, arrosé de 2 cafés au lait chaud, traditionnel ici. En me rendant à l'hôtel, en disant au revoir et en les remerciant, j'ai encore reçu une bière et des biscuits à l'ananas délicieux. En sortant de l'enceinte d'arrivée, j'arrive vers le speaker et Carole, vraisemblablement la présidente du club, en tout cas celle qui a tout organisé pour notre bien-être et nous restaurer. Nous l'avons déjà vue depuis 2 jours aux arrivées et hier déjà , c'est elle qui m'amenait hot dog et hamburger. Elle me demande si j'ai bien mangé, je lui réponds que c'était magnifique et me demande si j'ai encore faim pour un hamburger chaud… que j'ai encore volontiers mangé. C'est une hospitalité ainsi pour chaque coureur, aux petits soins par une équipe d'une dizaine de personnes. Je peux dire que je n'ai jamais vu ça dans une course, même si à bien des places c'est super sympa aussi, mais là , malgré le mauvais temps, ils arrivent encore à t'éblouir avec leurs attentions, leurs sourires, leur serviabilité, leur grand choix à disposition de mets différents, on avait une carte avec une dizaine de possibilités…. vraiment impressionnant. Ce tour de Taiwan restera marqué en ma mémoire négativement par le tracé et sa dangerosité mais j'espère que ce souvenir s'atténuera pour ne laisser place qu'à l'immense amabilité des personnes bénévoles, aux stands, à l'arrivée, pour nous venir en aide de toute sorte. Là , on peut dire que c'est une équipe fantastique et le contact aussi avec les coureurs Taiwanais s'est fait assez vite malgré la barrière des langues, mais chacun essaie de sortir ses mots d'anglais pour communiquer avec nous, les Européens. Il reste une étape, mais ce fut une expérience très riche sur ce plan-là . Au niveau de l'organisation, après un début avec des ravitaillements très légers, ils ont corrigé le tir et à présent, il y a assez de quoi manger, même si je préfère manger mes barres amenées depuis chez moi. Pour le reste, ça joue bien, même avec les transports pour aller manger, la prise en main des sacs par l'organisation chaque matin, leur dépôt dans nos chambres, le sac amené à mi-parcours et son retour aux chambres. Les déjeuners sont légers, peut-être une histoire de culture? Le niveau de vie est très variable à Taiwan. Certaines personnes vivent quasiment dans des cabanes, roulent en scooter et sont parfois 3 dessus ou l'utilise comme véhicule utilitaire avec des chargements très scabreux, sur la plate-forme des pieds ou derrière sur le porte-bagages, qui tiennent on ne sait trop comment. D'autres vivent dans de très spacieuses maisons ou appartements. Le parc automobile des villes est richement représenté des plus grosses cylindrées, grosses voitures dont les modèles genre Porsche Cayenne, BMW 530 ou série X5, les grands Ford Escape, les grosses Lexus, les auto Taiwanaises Luxgen du même accabit qui n'ont pas à pâlir de comparaison au niveau équipement, grandeur etc, ainsi que les grosses voitures de ce type de toutes marques sont monnaie courante. Il n'y a que peu de petites voitures qui circulent. Sinon, ce sont plutôt des voitures de grandeur moyenne, style limousine qui représentent la majorité du parc automobile. Les marques japonaises ont je pense le monopole avec une présence aussi très marquée des coréennes. On voit quelques chinoises, si on parle à présent des Volvo racheté par un groupe chinois… Les voitures européennes sont peu représentées, hormis les belles voitures allemandes et les italiennes de luxe surtout. Au sujet des lieux où nous dormons, nous avons eu des hôtels et des motels. Ces derniers sont décorés toujours de manières très sensuelles, dans des couleurs chaudes et des décors incitant à la détente active… En général, il y a les petits emballages pour habiller "popol" sur la table de nuit. La qualité des chambres est en général très bonne, de rénovation récente. Un garage pour y parquer sa voiture est attenant à la chambre qui se trouve soit à côté, soit au-dessus. Le plus luxueux, nous l'avons eu hier, avec une salle de bain avec baignoire ressemblant davantage à une piscine avec des buses de massages et des buses pour faire des bulles. La cabine de douche attenante avait 6 sorties d'eau pour se faire masser également tout en se douchant. Comme les familles sont souvent nombreuses et qu'ils vivent à plusieurs générations sous le même toit dans un confinement restreint, ils louent souvent une chambre de motel pour leurs moments d'intimité et plus si... Le jour où j'ai aidé à monter le stand d'arrivée, les chambres étaient disponibles qu'à partir de 15h, comme c'est souvent le cas à Taiwan. La libération des chambres se fait pour 13h bien souvent. On a vu quelques couples de jeunes s'en aller en scooter, ils n'ont bien souvent pas leur chambre à eux dans les familles assez standard. Nous avons été parfois surpris par la grandeur et le luxe qu'on y a trouvé. Sauf erreur, et c'est la raison pour laquelle nous avons parfois des kms de bus à faire entre l'arrivée et notre logis, ce sont des sponsors de la course. J'imagine que certains hôtels ou motels offrent la chambre, d'autres le font à prix réduits. En tout cas, nous ne pouvons pas nous plaindre. Dans chaque chambre, nous pouvions nous faire des thés et cafés, des boissons étaient offertes, des fruits souvent, des snacks également, tout comme le nécessaire pour se raser, se laver les dents, se coiffer, se tenir les cheveux pour les dames etc... |
News postée le : 11.04.2013 |
12è ét, 10.04.13, Pitou-Dajia Train Station, 64 km, 7h15.50, 6è ITTU, 16è avec les coureurs d'étape |
La nuit passée s'est mal passée, j'avais mal aux genoux et aux hanches, ça me tapait. Le petit-déjeuner à 4h30 me semblait bien matinal et il a mal passé, j'avais envie de vomir et ça me brûlait durant les 5 premiers km du jour, sans trop d'énergie non-plus. Au 8è km, j'ai loupé le ravitaillement car j'ai vu que les coureurs bifurquait à gauche et j'en ai profité pour traverser la 4 voies à l'avance, avec l'avantage qu'il n'y avait pas de trafic à ce moment-là . Arrivé au carrefour, avec la circulation, je ne voulais pas retraverser à nouveau pour aller au ravitaillement. Il faisait assez frais et j'ai pu tenir avec ma gourde pleine du départ jusqu'au 2ème poste, au km 18. Là , on nous signale le prochain poste dans 8 km, soit au 26è km. Il n'y en avait pas, il y a eu un bug, sûrement qu'il était mal placé car le prochain qu'on a eu était celui du milieu d'étape, au 35è km. Il faisait vraiment soif. J'ai bu mon Fortimel, en vitesse 1 gel et rechargé ma poche du porte-gourde en barres céréalières et énergétiques. Peu de temps après, nous sommes montés sur un pont autoroutier sans accotement, la freeway 17. J'ai bien cru que ma dernière heure avait sonné. Je trouve même criminel de nous envoyer ainsi, sans auto d'accompagnement à notre côté pour nous mettre en sécurité, sur un pont où les camions, les autos nous passent tous à moins d'un mètre à 80 km/h au moins. En fait, on avait 10 cm entre la rambarde du pont et la ligne blanche, plus la largeur de celle-ci d'une douzaine de cm et c'est quasiment tout…même si les épaules dépassaient de cette largeur, c'était dangereux de vouloir prendre plus de place. Par 3 fois, j'ai dû me jeter contre la barrière, j'avais les mains noires ensuite et j'ai crié une douzaine de fois à la suite un gros juron, tellement j'étais choqué. J'avais en tête à ce moment-là de vouloir refaire le portrait de celui qui nous avait envoyé courir sur ce pont. A cet instant, j'avais vraiment envie d'arrêter mon étape, mais sur le pont, j'étais bien condamné à rejoindre l'autre bout… et une fois arrivé à sa sortie, je me suis dit que ça ne pouvait plus être pire après, donc j'ai continué. Furieux, j'ai mis des gaz, j'avais vraiment envie d'en finir avec cette étape. Au début, la route était passable, puis on a eu un bout de parcours qui ne tient vraiment pas la route, non, car il tient l'autoroute! Puis nous avons longé à quelques distances le bord d'océan sans le voir car bouché par des km de dépôt de conteneurs empilés, pour la marine marchande. Avec d'énormes carrefours et un gros trafic de camions. Pour quelques kilomètres, nous avions une chaussée séparée où ça ne roulait pas trop, puis nous avons réemprunté une freeway, la no 1, mais cette fois-çi avec des bandes de sécurité, donc je me sentais à l'aise. La fin d'étape se fait en ville avec un scooter qui me guide. Je rattrape toute l'étape des coureurs journaliers comme ceux de l'ITTU, international Tour de Taiwan Ultramarathon, pour faire 6è ITTU ou 16è avec des coureurs frais du jour. Une étape à rayer de ma mémoire. Je ne pourrais conseiller à personne de vouloir faire cette course. On joue avec la sécurité des participants. J'ai l'impression qu'on est juste des pions pour que cette course existe et qu'elle fasse parler d'elle, car elle est très médiatisée ici. Sinon, toujours plein de gentilesse des bénévoles sur les ravitaillements et d'un coureur d'étape Taiwanais avec qui j'ai couru une dizaine de km. A chaque carrefour, il accélérait le pas pour se poster en son milieu et faisait stopper la circulation pour moi! Sur la fin, après le dernier ravitaillement, par 2 fois, j'ai pu avoir à boire d'une voiture officielle de l'organisation. Entre le point noir du choix du parcours et le reste qui est bien organisé, où on se sent aux petits soins, il y a une énorme marge...dommage pour ce parcours qui est vraiment parfois dangereux. On pourrait déjà le rendre moins risqué, si on nous faisait courir à gauche de la chaussée, avec la circulation contraire en face de nous, cela nous permettrait d'esquiver et de ne pas être sans arrêt surpris par des chauffards qui jouent au barbier à nous raser, la barbe à la fin! La météo a été assez fraîche avec un timide intermède pluvieux mais passablement de vent toute l'étape et assez fort par moment, surtout lors de la montée des ponts, on était presque stoppé parfois, car évidemment, c'était du vent contraire. A l'arrivée, boissons à gogo, bière, coca, thé vert, hot dog, sandwich chaud, offert par des privés. On prend mes bras en photos, tellement ils sont noirs de crasse, comme le devant de mes cuisses. La pollution, le vent qui soulève la poussière? Certainement les deux! Thierry Degoulange qui court aussi hors classement depuis quelques jours ne trouve pas normal non-plus de n'être pas classé, au moins quotidiennement. J'explique à Frank Kuo, l'organisateur qu'on aimerait au moins être classé à l'arrivée de chaque jour, ayant fait la compétition comme les autres, comme les coureurs d'étapes, comme ceux du tour complet. Il s'en va parler au gars qui s'occupe des classements sur le PC et me dit qu'ils vont corriger ça. Je lui signifie que j'ai 9 étapes sur 12, que mon but est d'en avoir 11 sur 14 et que j'aimerais être classé pour ces étapes, même si le classement général m'échappe. On verra s'il tient ses promesses. Une bonne étape au niveau classement avec un rythme qui est allé crescendo. Demain, déjeuner à 4h, départ à 5h30. La nuit va être courte, c'est pour mieux nous préparer pour la dernière étape dont le départ sera à 4h30 du matin, donc le déjeuner à 3 h ! Donc à 19 h 30 ce soir, je vous dis bonne nuit, à demain! |
News postée le : 10.04.2013 |
11è étape, 09.04.13, Yanshuei Wu Temple-Pitou Township, 78 km, + - 40 m déniv., 9h55.49, 12è av. coureurs d'étape, 8è de ceux du Tour |
…avec les exclus qui recourent, comme moi! En effet, malgré qu'il y ait des courses d'un jour quasi chaque jour, on ne peut pas être classé avec eux non-plus, on ne comprend pas pourquoi, puisque nous avons payé pour les 14 étapes, que l'organisation nous laisse courir, nous fournit un gps pour que si on se perd, ils nous retrouvent et nous voient sur leur écran pc. Nous sommes des bannis sur les 2 plans. Si on ne manque que 2 étapes, on est toujours accepté et dans le classement. Au niveau du général, je ne sais pas comment ils font mais c'est ainsi. Alors à l'arrivée, on regarde les étiquettes du tableau d'affichage et on sait vite qui est de l'ultra Tour de Taiwan et qui est coureur journalier et on fait notre classement ainsi en rajoutant les éventuels coureurs bannis arrivés avant soi. J'ai dormi durant les 50 minutes de trajet en bus, de l'hôtel au point de départ. Au coup de pistolet, tout le monde est parti dans la mauvaise direction, si bien qu'on a été sifflé et qu'on a dû faire demi-tour. Les plus rapides avaient déjà couru presque 200 mètres. Il y a des abandons chaque jour, Hiroko Okiyama est Japonaise et n'est pas repartie ce matin, trop de douleurs au niveau du pli de l'aine. Elle avait déjà eu la poisse lors des TEFR 2003 avec une frature de fatigue à la fin et en 2009, avec d'immenses douleurs aux jambes qui l'empêchaient d'avancer dans les délais alors qu'avec les hommes elle était classée 12è à 6 étapes de la fin. Elle est toujours très volontaire, c'est une battante mais connait parfois la grosse poisse. Elle a déjà gagné devant tous les hommes la Deutschlandlauf de 1200 km en 17 jours (2 victoires) et aussi 2 fois la TransGaule de presque 1200 km en 18 jours chez les femmes avec le record féminin à la clé aux deux compétitions. Hiroko a une victoire au Spartathlon entre autre sur 4 participations et autant d'arrivées et 5 Sakuramichi à son actif avec 1 victoire, 1 course de 250 km d'une traite au Japon. Question météo, un peu de tout, du frais au début, du chaud et du lourd dès 10h jusque vers 14h, puis du vent face, des nuages qui font que c'est presque nuit à 15h30 et la pluie pour finir, d'abord la petite averse qui fait du bien et rafraichit puis la grosse rincée alors qu'il me restait 4 km. A mon allure du jour, c'est une bonne demi-heure. Je me suis trainé toute la journée à un petit 8 km /h, avec des moments encore plus lent et j'arrivais parfois à relancer un peu mieux sur quelques kms. Peu de localités, pas trop importantes mais nous avons couru toujours le long de nationales à 4 pistes minimum et d'immenses tronçons rectilignes, au milieu des champs. C'est actuellement la grosse récolte des pastèques. J'ai vu des mûriers, ce sont des arbustes dont les feuilles ressemblent à l'aulne chez nous et la mûre que j'ai goûtée n'avait pas vraiment de saveur mais ressemble si on le veut bien au cône de la verne ou de l'aulne par sa forme. Les coureurs d'étapes sont je pense pas tous de grands spécialistes de l'ultra, car ils partent vite et on en a dépassé une bonne douzaine du 25è au 50è kilomètre. Ensuite, ils ont galéré encore plus que nous…J'ai couru en voyant régulièrement Philippe surtout, JB jusqu'au 46è, Charles au début puis j'avais pensé qu'il avait peut-être arrêté en cours de route mais au 60è, le revoilà avec une belle foulée, il rattrape Philippe bien 500 m devant moi. On se retrouve au 70è km, au dernier ravitaillement, mais même sans m'attarder, ils sont repartis juste avant moi, cela faisait déjà un moment qu'ils étaient là . Auparavant, grâce à mes plus courts arrêts, on jouait un peu au chat et à la souris. Enfin au rat des champs pour ma part, heureux d'être aujourd'hui en campagne, même si le trafic est moins dense, il n'est pas sans danger pour autant. En voulant dépasser un coureur d'étape par sa gauche, j'ai tourné la tête à gauche pour voir si la voie était libre et un camion m'a frôlé à 10 cm et j'ai failli tomber en m'encoublant sur les jambes de l'autre coureur en restant derrière lui au dernier moment. Ils arrivent fort et ne font pas toujours spécialement du bruit. L'autre voie était occupée par une auto, si bien qu'il n'a ni freiner ni n'a voulu s'écarter un peu. Plus tard, c'est un scooter avec 2 personnes dessus qui m'ont vu je pense au dernier moment, car le scooter a fait un gros écart mais m'a aussi passé beaucoup trop près. Comme l'organisation, la police nous font courir à droite, on ne voit pas le trafic arriver. Au niveau des douleurs, avec mon rythme lent, j'avais mal surtout au niveau des quadriceps sur les 30 derniers km et sur les 10 premiers jusqu'à ce qu'ils soient chauds et fonctionnent normalement. Le dessus du pied et la malléole gauches sont plus ou moins pareils, ça s'améliore que gentiment, les douleurs sont supportables en courant. La malléole me fait surtout mal la nuit et m'empêche de dormir profondément. On a eu droit à 2 fois des stands de ravitaillement non-officiels super bien achalandés. On a pu se retaper comme il faut et si on mangeait tout ce que les gens nous proposent, ce n'est pas 3 à 4 minutes qu'il faudrait mais un quart d'heure et le ventre serait trop plein pour courir. Une fois, j'ai cru qu'on m'offrait du coca, c'était noir avec je pense des glaçons. Philippe aussi au ravitaillement du 50è, me dit que ce sont des algues. J'étais très sceptique, j'ai goûté et doit avouer que ce n'était pas mauvais mais la consistance ne me faisait pas trop envie à ce moment-là . Le jus frais pressé des cannes à sucres est doux, un peu terreux, mais très énergétique et rafraichissant. Je voulais finir toutes les étapes restantes, mais sans enjeu, même pas celui de pouvoir se battre avec les journaliers, je verrai la météo de demain si je repars. Ce n'est pas la peine de rechoper des ampoules sous la pluie pour rien. Je ne suis quand même pas assez allumé pour cela… A Taiwan, même à l'approche des villes, les bords de route sont assez propres et il n'y a que très peu de déchets le long des routes. Je pense que les Taiwanais sont respectueux de l'environnement. Si dans la jungle tropicale des forêts du Sud c'est vraiment impénétrable, ça l'est aussi de compréhension au niveau de l'architecture des villes et surtout des panneaux lumineux de publicité ou autre. Dans certaines rues, il y en a tellement qu'on ne voit plus vraiment ce qu'on cherche mais il est vrai que l'esthétisme de loin n'est pas si mauvais, ça donne une certaine uniformité dans cette jungle dont les câbles électriques remplacent allégrement bien les lianes de la forêt. Le jour où à Taiwan les lignes électriques seront enterrées, la campagne sera aussi nettement plus belle. L'agriculture est assez intensive, de même que des élevages de poules et de cochons aperçus et…..sentis. Aujourd'hui, j'ai vu à maintes reprises que les champs de haricots étaient traités. Il y avait d'immenses étendues de champs de riz. Au début, ils sont inondés. Des hectares de pastèques, de salades, de choux, choux raves énormes, etc….J'ai entendu dire que c'est surtout l'hiver que le chien est apprêté, il donnerait de la force pour renforcer les défenses immunitaires? Il semblerait qu'il y ait des élevages exprès pour, que ce ne serait pas le chien de la maison…va-t-on savoir ? Au niveau des odeurs toujours, avec le ciel bouché et le vent, ça sentait un moment fort les gaz d'échappement, bien que le trafic n'était pas très important. Je me demande si ce n'est pas du smog. En tout cas, ça me faisait comme des brûlures d'estomac et depuis plusieurs jours, ça me fait parfois tousser. |
News postée le : 09.04.2013 |
10è étape, 08.04.13, Kaohsiung-Yanshuei Wu Temple, 71,86 km, + - 60 m déniv., 8h20.02, 18è av. coureurs d'étape, 6è de ceux du Tour |
Hier, le temps était idéal pour courir, couvert, sans soleil, pas trop chaud, agréable, juste la dernière demi-heure pour moi commençait à chauffer ainsi qu'environ 20 minutes vers midi. Aujourd'hui, ça a commencé pareil question météo mais le soleil a fait son apparition et tout de suite il a fait moite et on transpire abondamment. Il y avait un bon peloton ce matin car la journée était une course d'un jour aussi. Je pars comme hier à env. 9km/h que je tiens quasi jusqu'au 36è km, soit 4 h de temps. Ensuite, avec la chaleur je faiblis un peu mais surtout je prends plusieurs fois le temps à m'asperger la tête, les épaules, le dos quand on m'offre de l'eau. Plusieurs ravitaillements sauvages organisés par des particuliers. Cela fait un bien fou, et ils ont parfois des produits qui nous redonnent du pep, comme la boisson énergisante taiwanaise ou une canette de café froid. Des fruits désaltérants nous sont aussi offert, comme sur les ravitaillements avec de la pastèque jaune. J'ai dû mimer pour avoir des toilettes à un poste, car ni water closed, ni toilets n'étaient connus de leur maigre anglais. Comme nous avons couru les 4/5 de l'étape en zone citadine et qu'à ce moment nous étions en ville, je ne me voyais pas attendre la sortie hypothétique de la localité. On ne sait jamais quand ça s'arrête. Donc avec mon mime, ils ont compris et ils ont rigolés tout en me montrant où ils se trouvaient, au fond d'une cuisine borgne, mais avec ouverture sur le garage. Parfois, la voiture donne l'impression d'être dans une pièce de la maison, car il y a table, chaises, frigo et d'autres meubles au fond. J'ai même vu parfois que des meubles devraient être déplacés pour sortir leur auto, au milieu de la pièce, dont la lumière rentre par la porte grande ouverte du garage. Je pense même qu'il n'y a pas de porte parfois à ces chambres-garages mixtes. Les Taiwanais sont vraiment toujours soucieux de te rendre service. Aujourd'hui le speaker est venu s'excuser auprès de moi car il n'y avait pas de connexion internet avant-hier-soir au motel familial. Une fois mon rapport terminé, alors qu'ils rangeaient la ligne d'arrivée, je suis allé voir s'ils avaient du réseau. En arrivant l'après-midi, j'ai su qu'il n'y en avait pas mais j'avais pu envoyer mon rapport du jour avant grâce à un iphone servant comme modem. J'ai donc dit au speaker que ce n'était pas un problème pour moi. Autre exemple de serviabilité, le long de la route, des personnes t'encouragent, t'indiquent parfois la direction et certains nous offrent à boire ou des fruits. Ce soir à souper, j'étais assis à côté du no 42, Ya-Ge Wu, il m'a dit James Wu. Quand il voyait que j'avais de la peine à me servir avec mes baguettes, il me servait plusieurs pièces de poissons, de viande, de légumes d'un coup. Quand on court, les gens nous encouragent en nous criant des "tia-io", ce qui voudrait signifier remettre de l'huile sur le feu, mais c'est une expression que tout le monde emploie pour nous encourager. Depuis que je sais dire merci "Chèchè", je le répète à longueur de journée et ils ont l'air contents de nous entendre répondre en chinois, de même quand je remercie pour les plantons qui nous aident à traverser les carrefours. Au ravitaillement du mi-parcours, au 35è km, il y avait Laurent qui a dû abandonner il y a 3 jours pour un problème de périostite. A ce moment, je lui ai dit que je me demandais ce que je faisais là dans ce brouhaha, cette puanteur de gaz d'échappement. Ce matin vers 7h, au moment où les gens se rendent au travail et ensuite en pleine ville, ce sont parfois plus de 50 scoooters arrêtés au feu rouge. Si tu as le malheur de te trouver là au moment où ils repartent, tu bénéficies du bruit à pleines oreilles et des gaz à pleins poumons. J'avais plutôt envie de prendre mon sac, d'aller prendre le train et d'aller me mettre au calme, mais où? En courant ainsi dans les villes, on peut aussi observer les gens travaillant dans leurs échoppes. Souvent ils disent bonjour, nous encouragent, nous sourient où nos regards se croisent. A chacun son job, pourrait-on parfois penser. J'ai ainsi vu plusieurs fois des dames qui enroulent une feuille avec de la colle, j'imagine naturelle, et ensuite y glissent en son centre une espèce de gland vert. C'est vendu par petits sachets. Les gens machouillent cela et quand ils parlent on dirait qu'ils ont du sang dans la bouche. Il paraît que c'est un stimulant, une sorte de drogue disent d'autres. En tous les cas, ce n'est guère appétissant à voir ces bouches à la salive et aux dents rouges. Environ à 4.5 km de l'arrivée, une voiture ralentit à ma hauteur et le passager me demande en français comment ça va. Je le revois à l'arrivée. C'est un Français du Lubéron, au pied du Ventoux, établi à Taiwan depuis 7 ans qui vit de traduction et de course à pied. Rémy me raconte qu'ici, il y a énormément de course chaque week-end et que si tu es dans les premiers, tu arrives à gagner de l'argent et en vivre. Son amie est Taiwanaise et cycliste, elle a fait la course Paris-Brest de 1200 km. J'ai été intrigué de savoir comment elle faisait pour s'entraîner à vélo dans cette circulation. En montagne ou dans le centre de l'île, il y a moins de circulation. Rémy nous disait aussi que le parcours sur la côte ouest aurait été plus tranquille et plus adapté à la course soit en bordure d'océan ou alors aux pieds des montagnes. Il connaissait mon site internet et suivait mes commentaires. Il a vu que j'avais écrit un livre et me demandait si je ne voulais pas en écrire un sur Taiwan… Ici, les familles vivent traditionnellement encore groupées, des grands-parents aux petits-enfants. C'est ainsi jusqu'au moment du mariage en tout cas dans la famille de son amie et c'est très convivial. Il dit que c'est un pays très sûr. Tu peux te promener même dans les grandes villes sans avoir le risque de te faire dévaliser ou piquer ta moto ou ta voiture, de jour comme de nuit. Par contre, au niveau météo et catastrophe naturelle, c'est plus risqué. Il y a des tremblements de terre, des typhons, la mousson et parfois des tsunamis. En montagne, il y a une douzaine de serpents venimeux différents. Mais ça ne l'a jamais empêché de s'entraîner sur les sentiers. Comme il n'y a pas vraiment de bonnes cartes géographiques, il vaut mieux connaître où l'on va, car c'est assez vite fait de se perdre. On a discuté ainsi à l'arrivée en mangeant un repas et une soupe, servis par l'organisation. Nous devions ensuite nous rendre en bus à notre hôtel. Le voyage a duré 50 minutes. Demain matin, ce sera pareil pour retrouver notre lieu d'arrivée qui est toujours celui du départ. Ce n'est pas trop pratique et nous prend du temps de sommeil car on doit se lever plus tôt en raison du déjeuner servi à l'hôtel. Ce matin, avec 50 minutes de transport, nous avons mangé dans le car. Nous avions chacun un carton avec un sandwich, quelques fruits genre pêche, un jus d'orange. Nous sommes logés dans un complexe qui en jette beaucoup, genre temple bouddhiste, composé de plusieurs bâtiments, avec les toits typiques à plusieurs étages, en rouge, en doré, avec des dessins, des sculptures… Comme hier soir, ce sont des sponsors de la course et c'est pourquoi nous devons nous déplacer. Cette course a obtenu semble-t-il de l'aide du gouvernement car elle aide à faire connaître Taiwan au monde. Il y a plusieurs TV qui suivent la course, qui font des films, qui donnent des nouvelles. L'aspect média est très développé, le bien-être des coureurs pas assez aux yeux des étrangers…. Quant aux Taiwanais, c'est difficile de savoir ce qu'ils pensent du parcours et des ravitaillements. Un qui a fini la TEFR de 2009 ne semblait pas trop content le jour où il a arrêté. On en saura plus à la fin, on va le revoir et j'espère qu'il va nous expliquer son ressenti. Pour ma part, l'inflammation du dessus du pied va un peu mieux, mais j'ai dû ouvrir ma chaussure au maximum. La malléole fait toujours mal et le tendon est enflammé, mais peut-être à peine moins qu'hier, grâce aux patchs anti-inflammatoire peut-être et à la chaussure plus détendue. Le dessous des pieds va mieux mais des douleurs vives mais très brèves se font parfois présentes où j'avais mes ampoules. Avec mon ravitaillement en poche, j'assure assez bien mais j'ai fini en faisant une petite hypoglycémie à 3 km de la fin, je ne voulais pas remanger un farmer, ce que j'avais encore sur moi. A noter qu'Erwin Borrias a abandonné au premier poste aujourd'hui. Déjà peu bien depuis le souper d'hier soir, il a mal dormi se rendant souvent aux wc et ce matin, au moment de descendre avec l'ascenseur pour aller prendre le bus devant l'hôtel, il rendait tripes et boyaux, avec tout ce qu'il avait mangé depuis plusieurs jours. Il n'a pas pu déjeuner ensuite et se trouvait déjà hors délai en 1h45 au ravitaillement des 10 km. En revenant à l'hôtel, nous avons croisé JB qui sauf erreur était en lanterne rouge à 10 km de l'arrivée. Je ne l'ai pas vu ensuite, je pense qu'il a dû arriver limite dans les temps. Philippe a toujours l'air aussi facile et peu fatigué, il gère bien. Saïd est aussi toujours en course, devant JB à nouveau. Les blessés comme Olivier, Charles et Thierry ont aussi recourus après plusieurs jours à se soigner. Olivier fait une belle journée de course en 7h20 et quelque chose….Charles en 7h47. Si on a fait plus de 3 jours sans courir, on ne peut plus être classés. Même pas avec les journaliers, malgré qu'on ait largement payé nos droits aux départs et qu'en plus on est pénalisé du fait des jours de course antérieurs qui nous fatiguent…Je repars demain …bonne nuit et merci d'avoir lu jusqu'au bout! |
News postée le : 08.04.2013 |
9è étape, 07.04.13, Shuidiliao Gillyflower Motel-Kaohsiung, 69.5 km, + - 65 m déniv., 5è |
Une seconde journée sans pluie. Les chambres dans le motel étaient spacieuses et au calme, j'ai bien dormi. Parti avec l'escorte de plusieurs voitures de polices le long d'une 4 pistes, ce qu'ils appellent ici en zone agricole mais avec des maisons presque continuellement le long de la route. Du km 18 environ nous sommes rentrés en ville pour ne jamais en ressortir, mis à part 1 km de verdure aux alentours de l'aéroport de Kaohsiung. Dès le km 26 et le 3è ravitaillement, j'ai eu droit à 3 anges gardiens pour traverser le "bronx" local. On risque sa peau tous les 300 m et ce n'est pas de criminalité que je parle, mais de carrefours à traverser. Vous l'avez compris, mon "bronx" à moi est cette mégapole d'agglomération. Deux vélos une dizaine de mètres devant, un qui suit à 5 m. Dans les carrefours, ils s'avancent, font signe de la main et restent autour de moi. Le long de la route, sur la bande réservée aux scooters et vélos, ça me faisait comme un halo de sécurité. Dans ces conditions, c'était acceptable de traverser ces rues les unes après les autres. Mais un moment, je dois dire que j'ai eu un gros ennui de ma vallée, bien verte, bien calme, avec l'odeur des champs ou des vaches au lieu de ces gaz d'échappement. Durant plusieurs kilomètres, la 4 pistes s'est agrandie pour devenir une 6, puis 8 puis 10 puis 14 pistes de circulation. Soit 12 pour les gros véhicules et 2 pour les vélos et scooters. Nous avons pareillement utilisés plusieurs ponts, dont un de 3 kilomètres au-dessus de la plaine et de la rivière qui vient de la montagne et qui peut s'étendre sur plus d'un km de large en période de mousson. Nous avons eu la chance extrême de passer à travers une énorme raffinerie, étendue sur plusieurs km dans les 2 sens. On a quand même pu admirer quelques champignons, les buildings qui poussent comme eux, il faut avouer que certains étaient assez esthétiques. S'il est une chose de positive, c'est que les kilomètres passent assez vite quand on a toujours quelque chose à regarder, à penser à sa sécurité, à s'assurer qu'en forçant un peu le passage pour traverser, que les véhicules arrivant nous ont bien vus et ralentissent. Je suis parti à mon rythme, du 9 km/h environ que j'ai tenu jusqu'à la fin, malgré un arrêt wc chez Mc Do, ça me fait une moyenne finale d'un peu plus de 9.3 km/h. J'ai rattrapé sur les 20 derniers km, 2 coureurs ayant essayé de jouer la gagne et qui ont subitement eu un immense coup de barre. Mais moi, j'étais reposé du jour avant, au contraire de ces coureurs qui ont passé toutes les étapes. Par contre, je finis avec mon inflammation au pied et à la malléole gauche qui me fait vraiment souffrir. On m'a donné de la glace à l'hôtel, j'ai ensuite appliqué des patches anti-inflammatoire, mais je dois dire que tranquille en train de me faire masser et d'écrire ce rapport, ça me fait mal par poussées successives. Erwin Borrias le Néerlandais a gagné l'étape, consolidé sa 5è place du général. Spécialiste des courses par étapes de 1 à 3 semaines, il est mieux de jour en jour, mais après être remontés plusieurs places, le 4è est actuellement à 4 h devant lui. Avec lui et Saïd, nous partageons une chambre à 3 lits. Nous avons déjà mangé vers 15h chez un végétarien, le premier bistrot trouvé, ce qui arrangeait bien Erwin qui ne mange pas de viande. L'arrivée passée, 5 minutes après je pouvais me rendre à l'hôtel en bus. Certains ont attendu plus d'une heure. L'hôtel est très luxueux, nous sommes au 10è étage et ça monte encore plus haut….La bière était plus chère qu'un repas sur la rue, un prix de chez nous. Ce qui a de très bien organisé sont les lieux où nous dormons. Les bagages nous attendent en général dans nos chambres. Hormis le couac de mon bagage le premier soir, mais il y avait passé 200 coureurs avec ceux qui faisaient 2 ou 3 jours, tout s'est bien déroulé depuis. Le matin, on peut aussi les laisser en chambre parfois. Un sac spécial peut être préparé et déposé au milieu du parcours et si on veut, quand l'arrivée n'est pas à l'hôtel, on peut préparer un sac pour la ligne d'arrivée. Pour ma part, c'est vraiment au niveau du parcours que je n'aime pas trop…j'ai été heureux de faire la plus longue, jolie du début à la fin, malgré les 40 premiers kms le long d'une route principale. Aujourd'hui, j'ai eu plusieurs fois des chiens agressifs me venant contre tout en aboyant et montrant les crocs. J'ai crié, je leur ai fait face en me retournant et ai tenté de les asperger avec ma gourde. Passé le tronçon des 18 premiers kilomètres, je n'ai ensuite plus été menacé. A l'heure qu'il est, pas de nouvelle de JB, de Saïd ni de Philippe. Avec les chambres d'hôtels, si c'est bien appréciable, quand on est loin de l'arrivée, ça tue un peu l'ambiance et la convivialité de la promiscuité. On en saura plus ce soir. Malgré mes inflammations, je vais tenter de recourir demain, j'espère que les patchs anti-inflammatoires travaillent suffisamment bien pour ne pas trop souffrir. Car de faire de bons résultats me fait aussi plaisir et les sensations étaient bonnes aujourd'hui. |
News postée le : 07.04.2013 |
8è étape, 06.04.13, Kentington-Shuidiliao Gillyflower Motel, 84 km, + - 600 m déniv. pas pris le départ |
Les jambes si dures hier soir et le tendon d'Achille bien enflammé, j'ai préféré prendre un jour de repos car je ne suis plus au classement général et ce n'est pas la peine de risquer de me blesser davantage. La journée n'est pas vraiment bien quand on ne court pas, on a beaucoup d'attente ici et là et pas vraiment le temps de voir ou de visiter. J'en ai profité ce matin pour écrire dans le hall de l'hôtel, mon rapport de hier en attendant le bus. Dormi une bonne partie du trajet. Pour 85 km, j'ai payé 140 dollars de Taiwan, soit à peu près CHF 4.50. Le repas de midi avec du poisson m'a coûté 120 dollars et le souper composé de viande 100 dollars. Le thé froid et sucré est gratuit et on peut se servir à volonté. Dans l'attente des coureurs, j'ai aidé durant 1 heure de temps à monter l'arche d'arrivée gonflable et à installer les panneaux d'affichage, les boissons d'arrivée, les haut-parleurs et les caisses d'informatiques pour les chronométreurs. A l'arrivée du camion des sacs, je suis allé mettre sécher mon linge d'hier qui a reçu une bonne rincée ce matin et qui était fin trempe. Je l'ai pendu devant le ventilateur de la chambre. Les coureurs ont ressenti très fortement l'étape d'hier. La moyenne horaire baisse drastiquement pour plusieurs. Les coureurs encore en lice pour le classement général sont contents d'avoir à présent des étapes de moins de 80 km jusqu'à la fin avec quelques-unes en-dessous de 70 km. Par contre, le tracé s'annonce bruyant et circulant, car à l'ouest, les localités se touchent presque continuellement. Aujourd'hui, ils ont encore pu profiter tout au Sud de 30 km de calme sur de petites routes, avant de bifurquer vers le Nord et retrouver une route 4 pistes à la circulation ininterrompue. Les routes sont de bonnes qualité, autant au niveau de l'enrobé que de l'état général. S'il y a des effondrements en montagne ou des déformations, les travaux de réfection ne tardent pas et les défauts sont bien signalés. Erwin remonte au général de la 6è à la 5è place en maintenant une moyenne de 8 km/h. Philippe fait une bonne étape en environ 12h et semble toujours assez frais et malgré ces 120 km d'hier. Saïd arrive avant JB, les deux ont encore un peu de marge avec le délai horaire. Mais ça leur fait de vraiment longues journées, puisqu'ils ont mis plus de 13h pour les 2 derniers nommés. J'essaie de recourir demain, je pense courir un jour sur deux pour récupérer un peu et ne pas me fatiguer plus que de raison, en prévision de la suite de ma saison de course. |
News postée le : 07.04.2013 |
7è étape, 5.4.13, Meizibhin-Pingtung, 93 km, 11h51.??, 1235 m déniv. +, 1215 m déniv. -, 8è, 3è coureur d'étape |
La plus longue étape de ce Tour de Taiwan nous mène sur une trentaine de km en bordure d'océan, sur une route côtière avec une belle vue sur l'eau et la montagne sur notre droite. Le trafic est moins dense que les jours précédents. Ensuite, nous bifurquons sur la droite pour nous enfoncer un peu dans le pays à l'assaut d'un petit col. La route est une 4 pistes par endroit, ce qui rend la tâche dangereuse si on veut couper les contours. Je le fais parfois quand il n'y a pas de bruit, ce qui veut dire qu'il n'y a pas de véhicules. Avec la pente, parfois indiquée à 9%, la chaleur, la largeur de la route et mon rythme à ce moment un peu en dessous des 8 km/h, je ne peux pas prétendre à la traverser rapidement. Je bois 2 bidons de 7.5 dl entre 2 ravitaillements et encore au ravitaillement. J'ai chargé mon porte-gourde de nombreuses barres énergétiques, de gels etc... Au ravitaillement du col, au 43è km, il n'y a vraiment pas grand-chose, de la pastèque et des bananes, une soupe de nouille et quelques snacks, de l'eau et des boissons isotoniques. Je repars en faisant le plein de ces boissons sucrées et minéralisées. Depuis le col, nous quittons cette grosse artère pour une petite route bucolique qui serpente à flanc de montagne, légèrement descendante. Elle est souvent marquée avec une limitation à 30 km/h car il n'est pas possible de croiser sans mettre les roues sur les bas-côtés. Je commence à ressentir des problèmes sous la rotule du genou droit. Il fait heureusement parfois un peu de vent. Avec mon t-shirt de compression faisant office de seconde peau et bien naturellement mouillé de transpiration, j'ai l'impression fugace d'être rafraichi durant quelques minutes. Mais il ne tarde pas longtemps avant que la chaleur reprenne son travail de sape, avec l'impression de courir dans un sauna, une étuve. Sur les 11 km nous menant au ravitaillement suivant, nous pouvons profiter parfois d'être à l'ombre des arbres de la forêt tropicale que nous traversons. La végétation est très dense et le vert explose de partout. C'est la journée des serpents écrasés, tout comme les lézards, crapauds et tritons ou quelque chose de ressemblant. Un lézard, avec des reflets tirant sur le jaune-moutarde, ou un animal de ce genre traverse la route à toute vitesse devant moi, haut sur patte pour les 15 à 20 cm de long qu'il fait. Son allure me fait penser à un dinosaure, comme ceux qu'on peut voir dans les films de Spielberg, dans le laboratoire. Peut-être des descendants ayant crevé de faim et rapetissé….Nous avons la vue sur l'océan bleuté au loin, avec une mer végétale bien verte jusqu'à son bord. A mi-parcours, je peux avoir accès à mon sac, je recharge mon porte-gourde et profite aussi de bien me ravitailler sur place avec un "red-bull" taiwanais, 1 gel, 1 fortimel, du thé sucré et d'aller aux toilettes. Il n'est pas facile de sortir de la route pour trouver un coin…la forêt est trop dense et pas trop engageante. On redescend ensuite en direction de l'océan pour trouver le ravitaillement du 64è km. Pastèque et banane au programme. J'ai fini mon coca perso que j'avais mis dans ma gourde. Je recharge avec de l'isotonique. Je viens aussi de manger successivement une plaque de chocolat mahony à l'orange de 100 g, un peu fondante et la 2ème moitié de ma saucisse sèche à l'ail d'environ 120g. En 2 fois sur une vingtaine de km, cela m'a apporté du salé très apprécié et de l'énergie durable. On longe à présent l'océan, avec une zone militarisée de plusieurs forts, certains à l'abandon. J'ai la chance d'apercevoir un singe sautant d'un arbre à un autre et d'entendre quelques-uns de ses congénères. Je m'arrête une vingtaine de seconde, espérant pouvoir en figer un sur une photo. Mais aucun ne réapparait. Déplié, ce singe ferait peut-être une soixantaine de cm, mais comme je l'ai vu, il devait en faire environ 30 ou 40 cm, donc pas très grand. Cela n'a duré que quelques secondes. Avec la chaleur, mes quadriceps me brûlent toujours plus, j'ai l'impression qu'ils sont dans un étau et c'est progressivement toujours plus douloureux. J'ai pu maintenir un rythme assez constant jusque-là , mais je me demande s'il me sera possible de continuer à courir les km restants. Comme je sais que si je marche, je n'avance plus, je me concentre sur mon rythme, et essaie de courir à l'économie maximale en effleurant la route. Je rattrape une coureuse peu avant le poste situé à 17 km de l'arrivée. Elle voudrait repartir avec moi mais je préfère courir seul, donc je repars quelques mètres en marchant afin qu'elle s'en aille. Je suis trop dans le dur aussi pour essayer de parler en anglais à répéter 5 fois des mots ou des bouts de phrases pour qu'on réussisse à se comprendre, car bien des personnes ici ne savent que quelques rudiments d'anglais et la prononciation est aussi différente de la mienne, aussi perfectible. S'ensuit une nouvelle bosse, une descente à 9 % qui me fait mal aux jambes et une nouvelle montée de plusieurs kilomètres. Je suis reparti du poste qu'avec de l'eau dans une gourde et dans l'autre, un coca de 2 dl dilué dans 5 dl d'eau…qui n'apporte aucune énergie. 5 km plus loin, nous traversons un hameau. Je vide mes bidons et rachète des boissons isotoniques dans une échoppe. La douleur musculaire des quadriceps est à son maximum, cela devient difficilement supportable. Je redoute de m'arrêter car j'ai une énorme peine à me remettre en route. C'est le cas lors des ravitaillements, de l'arrêt magasin et parfois pour soulager ma vessie. Ce qui m'intrigue aussi est de vouloir uriner si souvent. A mon avis, je manque de sel, par expérience sur un24h où je n'arrêtais pas de me vider de la sorte, j'avais fini à l'infirmerie avec un manque de sel dans le corps. Les vertiges commencent à l'arrêt, l'équilibre me joue des tours. C'est pourquoi il faut que je reste en mouvement. Heureusement, il y a parfois des voitures de l'équipe organisatrice qui me dépasse et me propose à boire, ce n'est souvent que de l'eau, mais je m'asperge le t-shirt et le crâne avec une partie. Je reçois aussi un sac de glaçons à 8 km de l'arrivée, je l'applique sur le cou, la tête, les jambes, les poignets, là où le sang n'est pas loin de la surface et où les veines circulent à gros débit. Cela me fait du bien mais l'effet ne dure malheureusement pas plus de 10 minutes… Du dernier ravitaillement à 7 km de l'arrivée jusque sur la ligne, je mets 53 minutes, donc quasi du 8 km/h que j'ai pu tenir tout le long depuis le début de la montée au 32è km. Depuis le départ et la partie plate des 32 premiers km, j'étais à 8.5 km/h. Avec les arrêts dûs aux ravitaillements, l'arrêt à mi-parcours pour aller aux wc et recharger mon porte-gourde, j'ai perdu la petite avance que j'avais mais je tiens mon rythme pour les derniers 50 km à 8 km/h environ, que ça monte ou que ça descende. Avec mon rang à l'arrivée, j'étais vraiment très content. Avec Shingo Inoue et Ryiochi Sekya, ce sont 2 champions du monde des 24h aux premières places. D'avoir pu récupérer 2 jours en raison de mes cloques m'a refait un début de santé même si je sentais toujours le quadriceps gauche assez dur dès le départ. Mais j'ai fini dans le dur, comme un peu choqué par l'effort fourni dans cette étuve. J'avais horriblement mal aux muscles et la jambe gauche est enflammée sur le pied, au tendon d'Achille, au tendon sous le genou côté intérieur et les quadriceps sont dans un étau. J'étais si fatigué hier soir qu'à part la douche et manger, je ne pouvais rien faire d'autre. Philippe F s'est trompé de route, il a fait semble-t-il 13 km dans la mauvaise direction. Ils sont allés lui signifier son erreur mais il a dû courir en sens inverse pour retrouver le parcours, ce qui fait qu'il a parcouru 26 km de plus. J'étais un moment avec lui, puis j'étais devant depuis le 1er ravitaillement. Erwin B se bonifie au fil des étapes, il était 6è en tout, 5è des coureurs du Tour complet. Il me devance hier de 24 minutes, il m'a dépassé peu après le col du 43è km. Auparavant, il était devant moi sur les 15 premiers km, puis un peu en retrait et la montée lui a permis de me rattraper. JB et Saïd ont bouclé leur étape en marchant de longues portions. Il est clair qu'ils font tout pour rester en course. On peut penser que je me donne trop mais j'étais en équilibre d'oxygène tout le long, bien sur ce point-là . C'est la chaleur qui est très pénible et qui fatigue. Maintenant, pourquoi j'ai les quadriceps qui deviennent si durs et saturés, je ne pense pas que cela provienne de mon tempo. C'est je pense mon corps qui ne fonctionne pas correctement. Transmis d'un hôtel sans wifi mais avec l'aide d'un iphone qui fait office de modem. |
News postée le : 06.04.2013 |
6è étape, 04.04.13, Chinshang-Meizhibin, 85 km, pas pris le départ |
Les pieds encore douloureux hier soir, spécialement le gauche, m'ont reconduit pour un contrôle chez les infirmiers. La localisation du mal est précise, l'ampoule semble vide mais j'ai des douleurs rien qu'en pliant les doigts de pied, sans pression. Il semble qu'il y ait une ampoule plus profonde. Donc ce matin, dans cette situation, je n'ai pas pris le départ non-plus. J'ai pu aller dans une pharmacie me refournir en sparadraps bien larges et en tissus auto-collants de protection. De toute manière, mon classement est foutu, alors ce n'est pas la peine d'aller souffrir pour rien et empirer mon mal. Avec un autre coureur, Olivier, nous avons pu suivre la course au début dans la voiture de Martin, le nom anglais d'un Taiwanais de l'équipe organisatrice. Il faut savoir que chaque Taiwanais à un nom anglicisé. Parfois c'est une traduction, parfois ils reçoivent un autre nom. Pour nous les non-Taiwanais, nous avons un nom chinois. On m'a dit que mon prénom était compliqué à écrire en chinois, car avec la racine qu'il a et les nombreux mots liés au christianisme, ils se ressemblent…mais ne doivent pas être symbolisés pareillement. La pluie du matin n'effraie pas le pèlerin dit-on, mais si nous faisons un pèlerinage autour de l'île, il faut bien dire qu'elle donne du souci à nombre de coureurs. Heureusement, elle a ensuite cessé, mais la chaleur est devenue suffocante sitôt que le soleil a fait son apparition. La route sèche très très vite dans ce cas. Il y a de nouveau plusieurs abandons aujourd'hui, dont Laurent, exténué. Si la nourriture est excellente, c'est un manque de quantité et de calories dont on commence à ressentir, il faudrait pouvoir manger une vraie cuisse de canard ou de poulet, mais pas seulement une ou deux tranches. Nous apprécions la diversité mais cela manque de consistance. Je crois que les Taiwanais mange souvent, sur la rue dans de petits bistrots. Pour les personnes qui ont de la peine à se nourrir le matin, ce n'est pas possible selon Laurent de tenir le coup la journée avec les ravitaillements officiels. Comme j'espère repartir demain, la plus grosse étape avec 93 km et que du chaud est annoncé, je vais prévoir de partir avec un porte-gourde aux poches pleines de barres, gels, chocolat…et recharger à la moitié du parcours. Aujourd'hui, 3 coureurs sont pieds nus. Ce sont des coureurs qui ne font que quelques étapes. Un avait quand même des chaussettes et des souliers minimalistes accrochés à sa ceinture. Est-ce une meilleure solution contre les cloques, je ne pense pas au vu des nombreux sparadraps qu'il avait aux orteils, à moins que ce fut pour se protéger. Juste après le départ de 6 h ce matin, j'ai regardé les étiquettes des personnes ne partant pas et j'ai vu que JB, le coureur 8è de la TEFR 2012, avait oublié de venir au contrôle et avait oublié son gps de localisation obligatoire à porter. Je l'ai immédiatement signalé et on m'a dit qu'il courait aujourd'hui pour rien, que sans l'enregistrement du départ, le règlement stipulait que tu es hors course. Avec Olivier, nous avons dit qu'il était effectivement parti et que c'était facilement contrôlable. Au premier poste de ravitaillement, JB a été pris en photo, ils lui ont épinglé son ticket de contrôle de départ et lui ont signifié finalement un carton jaune d'avertissement. Nous avions aussi précisé que s'il y avait autant d'Européens sur la course, c'était en grande partie grâce à lui qui nous avait transmis par e-mail le lien pour s'inscrire et les informations premières. Donc que ce serait assez malvenu de l'éliminer. Mais l'ambiance est bonne et quand on parle avec les bonnes personnes responsables, c'est en général possible de s'arranger. |
News postée le : 04.04.2013 |
5è étape, 03.04.13, Fenglin-Chinshang, 85 km, pas pris le départ…. |
Après une nuit très pénible quant aux douleurs des ampoules du pied gauche et un réveil avec des trombes d'eau, j'ai préféré ne pas prendre le départ, bien que j'étais prêt à le prendre, m'étant préparé pour, avec mon ravitaillement, mon gps rechargé, mon sac préparé pour le poste de la moitié de course. Mais avec des chaussures encore mouillées et un pied encore trop endommagé et douloureux, je n'avais aucune envie d'empirer mon état des pieds car dans la situation à laquelle j'ai fini hier soir, je ne me voyais pas du tout attaquer une journée de 85 km. Il ne faut ni rêver ni devenir complètement maso. J'ai réussi à finir hier soir dans l'espoir que la météo s'améliore cette nuit et qu'on reparte avec une route sinon sèche mais au moins avec un ciel dégagé. C'était tout le contraire. J'espère pouvoir recourir d'ici quelques jours, même si au niveau du classement cela ne sert à rien, mais ici je suis venu pour ça. Hier au début d'étape, nous avons dû porter un casque du 5e au 25e km environ, car on nous avait annoncé 6 tunnels mais il y en avait 8 ou 9, et un faisait presque 1500 m. Avec un trottoir large de 50 cm environ, c'était très étroit et on s'accrochait parfois à des catadioptres métalliques accrochés à la paroi du tunnel. Même avec nos gilets fluorescents de sécurité, bien des véhicules ne ralentissaient pas en nous croisant, on ne se sentait nullement en sécurité et en plus d'être bruyant, ça puait les gaz d'échappement. On ne peut pas dire que le parcours soit bien choisi. A certains endroits, c'est clair que la route empruntée est la seule qui permet de faire le tour de l'île, mais il en est d'autres ou cela serait possible de suivre des petites routes, loin de cette nationale, semi-autoroute ou autoroute. J'ai l'impression que le parcours a été préparé avec un logiciel sur ordinateur, style via-Michelin. Donc ce matin, avec d'autres coureurs dans la même situation que la mienne, nous avons pris le train, puis un bus pour un tronçon en raison d'un déraillement de hier. La fin du trajet de nouveau en train. Dans l'attente d'aller à l'hôtel, avec un coureur de Taiwan, nous sommes allés dans un petit bistrot, nous avons reçus une espèce de gros ravioli fourré a la viande, puis plus tard un bol de nouille/soupe/viande et tout cela sans que la patronne ne veuille qu'on la paie. On a presque dû se battre pour qu'elle accepte quelque chose et c'est plus en s'écartant en vitesse du resto qu'elle a bien dû se résoudre à accepter notre argent. Nous avons fait une série de photos en sa compagnie, elle nous a dit être arrière-grand-mère à 63 ans. Le soleil est revenu vers 13h, il fait tout de suite très chaud. J'en profite pour mettre sécher les habits humides ou encore trempes de ces derniers jours. Dans les chambres d'hôtels, ça ne sèche pas. Le 2e jour, j'avais sécher mes affaires au foehn. Dans l'attente d'avoir nos chambres d'hôtels, plusieurs coureurs arrivent en auto. Ils ont abandonnés assez tôt ce matin, toujours en raison d'ampoules qui s'aggravent avec les pieds macérant dans les chaussures détrempées. On nous a dit qu'il n'avait pas plu les derniers 40 jours et là il semble qu'il va encore pleuvoir jusqu'au Sud, soit encore ces 2 ou 3 prochains jours. |
News postée le : 04.04.2013 |
4è étape, 02.04.13 Huoping-Fenglin, 82 km, 12h02.20, 975 m déniv +, 890 m déniv. -, 32è (avec coureurs d'étapes) |
Parti prudemment avec les muscles encore contractés au quadriceps gauche. Ampoules et pieds passables. Beau temps jusqu'au km 36 env. puis grosse averse mais courte. Paysage joli au début surplombant l'océan peint de jolies couleurs bleues, turquoise, crémeux, où on voit d'immenses filets de pêches. Il fait très chaud et humide. Je dois m'arrêter plusieurs fois en vitesse pour acheter à boire. 12 km sont trop long entre 2 postes pour un soiffard comme moi. Baisse d'énergie progressive depuis le 36e km. Je mange mon ravito mais j'achète aussi 2 fois à manger. La pluie me pourrit les pieds ensuite. Je me trompe de 500 m, aller/retour d'un bon km pour rien. Je n'ai pas vu de marquage au carrefour. Baisse drastique de mon rythme pour les derniers 20 puis 15, puis dernier 7.5 km. Presque 30 minutes pour les 2 derniers, douleurs fortes aux pieds qui ont les 2 de grosses cloques. Cela risque d'être foutu demain...douleurs trop fortes et sans énergie, avec le trafic de fou, je ne vois aucun intérêt à souffrir, c'est beaucoup trop bruyant, dangereux, même si parfois le bord de route est intéressant. En voulant éviter une flaque, alors courant sur la piste réservée aux scooters et vélos, une voiture m'a frôlé, elle roulait à 20 km/h environ, sans bruit et je ne l'ai pas entendu arriver. Normalement, elles n'ont rien à faire sur cette bande...Super bien mangé au souper comme d'habitude, je vais me faire soigner les pieds, bonne nuit. |
News postée le : 04.04.2013 |
3è étape., 01.04.13, Jianxi-Huoping, 88 km, 10h21.42, 2005m déniv. +, 1945 -, 14è |
Que dire pour rester positif sur cette étape? Le paysage était montagneux depuis le 34è km, avec une belle vue sur la mer par endroit. C'est vert intense et la végétation est très dense. Au début, nous avons pu voir plusieurs rizières, bien plus étendues que celles observées les 2 premiers jours. Autre chose de positif est qu'il n'a pas plu durant les 14 premiers kilomètres et que le soleil est apparu pour mes 5 derniers kilomètres. La route sèche très vite, car il fait tout de suite très chaud. Autrement, ce fut pluie et encore de la pluie….3 petites montagnes à passer, la route était parfois transformée en ruisseau. Le trafic était dense aussi, car des camions alimentaient un chantier sur la descente de la route du premier col passé. Une consolidation de la montagne jusqu'à 50m plus haut avec une énorme autogrue. Les pieds sont un gros souci pour beaucoup de coureurs. Mes cloques ne se sont pas arrangées aujourd'hui. La peau des mains était aussi toute fripée. Je ne trouve pas que le parcours est indiqué pour organiser une course par étape sur cette île. Mis à part à Soochow le premier jour sur 15 km et hier sur environ 8 km, pas de piste cyclable. Les trottoirs dans les villes sont quasiment inutilisables car encombrés d'autos ou de scooter ou de toutes sortes de choses. J'ai essayé dans une ville de les utiliser, mais ce n'est pas l'idéal. On se sent juste un peu plus en sécurité. Comme la plupart du temps, nous courons à droite, on n'entend qu'au dernier moment les véhicules arriver et certains nous frôlent. Les hydrocarbures se font bien sentir, ce n'est pas non-plus trop agréable. La météo n'est pas prévisible pour un organisateur. Cela nous durcit la course bien sûr mais ce qui ne joue pas sont les ravitaillements. A manger il n'y a que de petits snacks emballés individuellement, qui ne t'apporte quasiment aucune calorie, à moins d'en manger une dizaine. Quand tu ouvres l'emballage, le snack se casse en miettes et tu en perds une partie. Sinon, il y a parfois des bananes, des quartiers d'oranges et c'est tout. Aujourd'hui, je n'ai pas vu de ces pains "bagel". Il n'y a pas de thé sucré partout, parfois que de l'eau ou de petits berlingots de boissons isotoniques, mais cette boisson me donne presque immédiatement la diarrhée. Hier, 3 arrêts à cause de ça…et ce n'est vraiment pas évident de trouver un coin adéquat. Hier, j'ai dû baisser les cuissettes derrière une barrière d'un entrepôt de récupération de ferraille, quand ça me prend, c'est si soudain que je n'ai maximum que 2 ou 3 minutes, donc à la première occase, en ville, il ne faut pas lésiner… Donc le ravito, il faut se le prévoir. Hier soir, je suis allé acheter du coca que je peux déposer dans le sac personnel qui est transporté et déposé à mi-parcours. J'y place aussi des gels et barres énergétiques. J'ai acheté aussi des snickers. Je prends donc le départ pour tenir jusqu'à mi-parcours et ensuite je peux boire mon fortimel sur place et recharger les poches de mon porte-gourde pour la 2è moitié. A 2 places j'ai aussi acheté un coca, pour avoir des calories et du sucre à brûler…jusqu'à preuve du contraire, c'est quand même les hydrates de carbone qui te fournissent de l'énergie. Avec la pluie et parfois un peu en manque de nourriture, le moral était un peu comme la météo et ce n'est pas exagéré de dire que c'est parfois franchement dangereux. C'est très bruyant et je ne me sentais parfois pas du tout en sécurité. J'ai vu un camion dépasser une colonne de voitures et d'autocars à la descente avec un grand virage marqué où il n'y avait aucune visibilité car la route tournait autour d'un pan de montagne. Soit il n'avait plus de frein, soit le gars était un criminel suicidaire. Il y avait bien des travaux avec des feux plus bas, mais une voiture aurait pu monter quand même, ou un camion du chantier ou un cycliste etc…et la route était sinueuse et pas assez larges en tout cas pour croiser avec un 3è véhicule… J'ai eu de la peine à me mettre en route à cause de ma cloque du pied gauche et ensuite j'avais mal aux muscles quadriceps. Deux autres coureurs placés devant moi lors des 2 premières étapes ont encore eu plus de peine que moi. J'étais étonné à l'arrivée d'être 17è avec les coureurs d'étapes y compris, soit 14è de ceux qui font le tour complet. Je pensais être plutôt placé autour de la 30è place, mais j'ai pas mal rattrapé dans la 3è montée et réussi à tenir ma place dans la dernière descente. Question dureté, on peut dire que c'est vraiment dur, la longueur des étapes couplées avec la météo et des ravitaillements minimalistes, il faut être costaud dans la tête et physiquement, ce qu'aujourd'hui je ne pensais pas vraiment être. Le souper à nouveau excellent, belle chambre d'hôtel avec un bon lit. Celui de hier, c'était un drap posé sur une planche ou quelque chose similaire, il n'y avait pas de moëlleux, le lit ne changeait pas de forme. On a bien senti notre tête du fémur en dormant sur le côté…mais ça c'est encore rigolo, ce n'est pas grave, c'est juste un autre style lié à la culture chinoise. |
News postée le : 01.04.2013 |
2è étape, 31.03.13, Keelung-Jianxi, 83.4 km, 8h35.35, 1625m déniv. +, 1580 -, 10è |
Il n'a plus qu'une fois aujourd'hui, la route avait de grosses flaques et mes pieds sont bien éclairés avec une grosse ampoule douloureuse au point de contact sous le pied gauche et une sur le côté du pied droit qui ne me pose pas trop de problème. Le paysage était joli avec le bord du Pacifique à notre gauche et les montagnes sur notre droite. Même le dimanche, gros trafic de camion, bruyants et qui semblent se déglinguer avec des bennes dont le métal se plaint des secousses et des torsions. Petit coup de mou à mi-course, j'ai dû rapidement manger un gel et une barre énergétique, alors que quelques kilomètres avant, je venais d'ingurgiter un fortimel et un pain américain "bagel". Au début d'étape, il n'y avait pas grand-chose à manger, quelques biscuits, plus tard aussi, banane sans vraiment des choses caloriques. Heureusement, avec moi, j'ai prévu par jour 2 gels, et différentes petites barres ou farmer, ça aide à boucher les trous et passer les mauvais caps. A mi-parcours, grâce à notre sac, je peux recharger ma poche du porte-gourde. A vingt km de l'arrivée, j'ai acheté un coca dans une échoppe du bord de la route. Sur le moment, je perds bien 300m en comparaison d'autres 2 coureurs, mais finalement, ça me redonne la pêche et je peux non seulement les rattraper mais finir avec un rythme à nouveau plus élevé. Les boissons mises à disposition sont du thé froid ou des boissons isotoniques et ces dernières m'envoient visiter les buissons car elle me donne la courante. Le rythme général est assez rapide. Il y a un bon niveau avec une bonne densité de coureurs dans les 20 premiers. Avec la longueur de l'étape et les 1500 m de dénivelé aujourd'hui, répartis en plusieurs petites bosses, la moyenne est bonne. Au long de la route, nous avons pu voir des petites maisonnettes qui sont les demeures des morts. Les gens vont pique-niquer le dimanche à l'entrée, sur le perron. Au large de Taïwan, nous avons pu observer une petite île avec 3 sommets bien découpés. Je rajouterai le nom quand je le saurai…. La nuit passée, depuis 2 h, je n'ai plus pu redormir. Ma malléole gauche tapait un peu, elle est un peu enflammée, comme le dessus du même pied, dont j'ai desserré 3 fois mon soulier pour éviter au maximum toute pression. L'ambiance est bonne mais durant la course, ça ne discute pas trop. Aujourd'hui, c'est le Néerlandais Erwin Borrias qui a cherché 2 de ses sacs de 16h à 20h30. Le souper était composé d'une bonne douzaine de plats différents placés sur un plateau tournant au milieu de la table, avec plusieurs sortes de poissons, de sauces, de légumes, de riz et de cubes de farine de maïs. Quand un plat était vide, nous en recevions un nouveau. Nous étions une dizaine par table ronde. |
News postée le : 31.03.2013 |
1ère étape 30.03.13 Soochow-Keelung 76.27km, 7h24.41, 425m +, 420m - |
La nuit passée, dès 3h du matin je n'arrivais plus à dormir, du bruit dehors et un mal de crâne à tout casser. Pourtant ce matin, je ne me sentais pas trop fatigué et le mal a passé en déjeunant très copieusement chez la famille Chen. Du salé, des fruits, un déjeuner qui m'est bien convenu et qui m'a tenu au ventre avec une bonne énergie pour une trentaine de km. C'était un peu la fête l'heure qui a précédé le départ, avec une multitude de photos avec plein de gens différents avec des symboles comme la ligne de départ, la pancarte de l'île et le parcours, les Francophones, les Européens ensemble, des groupes mixtes avec des coureurs du cru et d'ailleurs. Beaucoup de photographes également, les officiels, beaucoup de bénévoles pour la course, des étudiants traducteurs pour les étrangers ne parlant pas le mandarin. Des aides et des bénévoles encadrant des malades présent en relation avec l'action de soutien de la course qui récolte des fonds pour des gens atteints de la sclérose en plaque. Le départ a été donné par une dizaine de starter avec chacun un pistolet. Le début d'étape était trop agréable et trop beau pour que ça dure, sur une quinzaine de km environ il a été hors circulation, sur une piste cyclable en bordure de rivière. Ensuite ça s'est gâté pour nous, nous avons suivi une nationale qui devient comme une autoroute certains tronçons. De plus, nous courions avec les voitures arrivant dans notre dos. C'était donc dangereux et très bruyants car la circulation était dense. Les scooters sont un vrai problème, il se faufile et nous frôle, et certaines voitures aussi. Il y a parfois de beaux bâtiments, j'ai pris 2 ou 3 photos. Si le soleil était de la partie au début, ensuite le temps est devenu gris et lourd puis de la bruine nous a accompagné toute la journée, très fine mais suffisamment quand même pour nous mouiller mais pas gênante au point de devoir se protéger. Les ravitaillements étaient espacés de 8 à 10 km environ. C'est difficile à savoir car nous n'arrivons pas à nous renseigner et je ne sais pas si c'est vraiment calculé. Ils arrivent en général au moment où j'espère en voir un…Etant étranger, nous avons très peu d'indication en anglais. Nous courons un peu dans l'inconnu, sans point de repère. Les kms ne sont pas marqués, donc les gps, pour moi ma montre Polar, nous indiquent à quoi on en est au niveau des kms. L'étape était annoncée à 73, puis à 74 km et ce matin, j'ai appris qu'il y en avait sûrement plus de 80, peut-être 83. Finalement, j'en ai plus de 76 avec un long tunnel d'un bon km je pense et je ne sais pas si la Polar calcule en sortant avec le dernier point capté avant le tunnel, car il n'y a plus de signal du satellite. Dans ma tête, j'avais donc formaté pour plus de 80 km si bien que quand j'ai entendu encore 3 km à l'entrée d'une ville, j'ai été surpris en bien comme étonné qu'on nous renseigne. Je venais d'être rattrapé par Olivier Lavastre, un Français qui m'avait déjà rattrapé vers le 30ème que je suivais à distance jusqu'à mi-course. Là , je changeais rapidement de chaussures grâce à un sac ad hoc déposé pour ce point de parcours et lui se changeait complètement et perdait un peu plus de temps. Nous courons ensemble la fin, sur sa proposition mais je lui ai dit que s'il se sentait bien il ne fallait pas m'attendre, car à ce moment je lui dit je crois qu'il reste plus de 10 km, lui n'avait pas entendu dire qu'il y avait probablement plus de 80km…donc il y a du flou… Du flou artistique aussi à l'hôtel, dans la chambre attribuée il n'y avait qu'un sac d'un Taïwanais et le mien était introuvable durant une bonne heure. Un Canadien, ingénieur et responsable d'un programme pour Facebook avec l'application du suivi on-line m'a prêté des habits et m'a donné la possibilité de me doucher dans sa chambre. Finalement, en donnant la description de mon sac, le concierge a fait les chambres à la recherche de mes affaires. J'ai pu ensuite changer de chambre pour en partager une avec Saïd Kahla, un coureur Germano-Algérien que je connais depuis plusieurs années et qui était seul dans sa chambre. Nous sommes répartis dans 2 hôtels. J'ai fait la demande que nous soyons les Européens dans le même hôtel pour les prochains jours afin qu'on puisse manger ensemble, sinon, on ne se voit pas et la communication est très difficile avec les Asiatiques, ça va pour des bagatelles, mais beaucoup ne parlent pas anglais et nous on ne pige rien en chinois… Massage, ordi dans la chambre, rendez-vous à 19h pour aller manger dans la rue, on se débrouille ce soir, l'organisation nous a donné 100 dollars de Taïwan pour cela. soit environ 3.1 CHF et on a mangé pour 4.5 CHF environ, c'est bon marché! |
News postée le : 30.03.2013 |
Jour J-1 Conférence, prise des dossards |
Après un voyage un peu mouvementé par des retards, deux vols bien secoués au-dessus de la Chine et ensuite entre Hong-Kong et Taipei, j'ai fini par arriver hier soir à 23h au lieu de 18h25...A l'aéroport de Taipei, j'ai été accueilli et je suis hébergé chez Rui Chen, un coureur de la TEFR 2009 et de l'organisation de l'ultra-Tour de Taïwan. Aujourd'hui, le 29 mars, nous avions conférence, explications pour la course, remise des dossards. Cela a l'air bien peaufiné, assez détaillé, ça se présente bien. La nourriture du midi et du soir prise au restaurant était bonne et grâce aux fausses assiettes des aliments en vitrines, on sait tout de suite qu'est-ce que l'on commande, pas besoin de poser milles questions. Pas mal de fatigue aujourd'hui, car même si j'ai beaucoup dormi dans l'avion hier, la position assise et un voyage qui dure effectivement 26h ou 33 h avec le décalage n'aide pas à une vraie récupération. La météo était fraîche avec 18C aujourd'hui avec un ciel couvert et du vent. J'essaierai de mettre une news par jour, si je trouve du réseau dans les hôtels. Sur le site Cliquez ici , vous pouvez suivre en temps réel le coureur de votre choix. J'ai le dossard No 6. Nous portons sur nous un gps qui nous localise en temps réel. Sur l'application téléchargeable sur iphone ou téléphone similaire, vous pouvez aussi envoyer des encouragements. Sur la page facebook de la course, inte'l Tour de Taiwan ultra-marathon, vous pouvez trouvez des photos et des nouvelles...Bonne nuit! |
News postée le : 29.03.2013 |
News du tour de Taïwan |
Les news seront postées ici. |
News postée le : 25.03.2013 |
Liste des participants
Afficher / cacherListe des étapes
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每日路線 |
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第1天 |
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總長 |
74 |
3月30日 |
起點 |
東吳大學 |
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參加總數 |
終點 |
基隆火車站 |
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上升 |
940 |
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分區執行 |
下降 |
940 |
|
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地圖連結 |
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第2天 |
|
總長 |
82 |
|
起點 |
基隆火車站 |
|
參加總數 |
終點 |
礁溪國中 |
|
|
上升 |
1298 |
|
分區執行 |
下降 |
1308 |
|
|
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地圖連結 |
|
|
第3天 |
|
總長 |
85 |
4月1日 |
起點 |
礁溪國中 |
|
參加總數 |
終點 |
和平派出所 |
|
|
上升 |
4512 |
|
分區執行 |
下降 |
4500 |
|
|
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地圖連結 |
|
|
第4天 |
|
總長 |
82 |
4月2日 |
起點 |
和平派出所 |
|
參加總數 |
終點 |
鳳林火車站 |
|
|
上升 |
1568 |
|
分區執行 |
下降 |
1423 |
|
|
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地圖連結 |
|
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第5天> |
|
總長 |
86 |
4月3日 |
起點 |
鳳林火車站 |
|
參加總數 |
終點 |
池上火車站 |
|
|
上升 |
681 |
|
分區執行 |
下降 |
581 |
|
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|
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地圖連結 |
|
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第6天 |
|
總長 |
86.5 |
4月4日 |
起點 |
池上火車站 |
|
參加總數 |
終點 |
金崙 |
|
|
上升 |
1262 |
|
分區執行 |
下降 |
1509 |
|
|
|
|
|
地圖連結 |
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第7天 |
|
總長 |
92 |
4月5日 |
起點 |
金崙 |
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參加總數 |
終點 |
滿州-小墾丁渡假村 |
|
|
上升 |
2961 |
|
分區執行 |
下降 |
2947 |
|
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地圖連結 |
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第8天 |
|
總長 |
84 |
4月6日 |
起點 |
滿州-小墾丁渡假村 |
|
參加總數 |
終點 |
水底寮 |
|
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上升 |
672 |
|
分區執行 |
下降 |
701 |
|
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|
地圖連結 |
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|
第9天 |
|
總長 |
67.5 |
|
起點 |
水底寮 |
|
參加總數 |
終點 |
岡山高工 |
|
|
上升 |
448 |
|
分區執行 |
下降 |
451 |
|
|
|
|
|
地圖連結 |
|
|
第10天 |
|
總長 |
70 |
|
起點 |
岡山高工 |
|
參加總數 |
終點 |
鹽水武廟 |
|
150 |
上升 |
388 |
|
分區執行 |
下降 |
394 |
|
|
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|
地圖連結 |
|
|
第11天 |
|
總長 |
78 |
4月9日 |
起點 |
鹽水武廟 |
|
參加總數 |
終點 |
埤頭鄉公所 |
|
|
上升 |
269 |
|
分區執行 |
下降 |
250 |
|
|
|
|
|
地圖連結 |
|
|
第12天 |
|
總長 |
64 |
4月10日 |
起點 |
埤頭鄉公所 |
|
參加總數 |
終點 |
大甲火車站 |
|
|
上升 |
302 |
|
分區執行 |
下降 |
266 |
|
|
|
|
|
地圖連結 |
|
|
第13天 |
|
總長 |
79 |
|
起點 |
大甲火車站 |
|
參加總數 |
終點 |
新豐明新大學對面 |
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|
上升 |
542 |
|
分區執行 |
下降 |
539 |
|
|
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|
地圖連結 |
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|
第14天 |
|
總長 |
69 |
|
起點 |
新豐明新大學對面 |
|
參加總數 |
終點 |
東吳大學 |
|
|
上升 |
618 |
|
分區執行 |
下降 |
665 |
|
|
|
|
|
地圖連結 |
|
|