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Départ ,run Across ,Australia a jour 6

Mardi 8.11.2016 Départ de Run across Australia, Sydney plage de Bondi à Bilpin 103,1 km, 12h37



Nous nous levons à 3h30. Déjeuner rapide à l’appart. Nous allons à Bondi Beach, au poste de police. Il faut des témoins assermentés. A la plage, visite de Mary Doke, connue sur le tour de France FootRace, ça va très vite, 10 min à peine et c’est 5h, l’heure de mon départ. Gilbert me guide avec son gps en me précédent à vélo. Nous nous trompons 2 x d’une centaine de mètre, il doit s’adapter à son gps. Nous passons tout près du centre. Nous traversons plusieurs ponts. Je fais quelques photos. Vers le 20è km, douleur au nerf du pied droit, le Morton. Je change de semelle vers le 40è km, les douleurs disparaissent. Nous longeons la rivière Paramatta qui passe dans la ville du parc olympique. Très beaux passages sur une piste cyclable. Puis nous attaquons une partie peu intéressante et bruyante. Nous longeons des 6 pistes, ou des voies ressemblant à des autoroutes, qu’il faut traverser à de maintes reprises. Les feux verts ont des périodes très courtes, même en courant on arrive au rouge de l’autre côté. Il fait lourd, peu d’air jusqu’à la sortie de Richmond, vers le 80è km. L’entrée dans les Blue Mountains est synonyme de montées et de forêts. On voit nos premiers kangourous, écrasés au bord de la route. Avec 104 km à ma Polar, cela en fait que 100 sur Openrunner. La différence vient des détours des pistes cyclables qui passent dessous-dessus et qui reviennent en arrière pour monter sur un pont etc….. 1355 m de dénivelé positif. J’ai marché 5 km de montée raide, afin de ne pas trop dépenser d’énergie. J’arrive au campement prévu après 12h37 d’effort. La pluie s’invite pour la soirée.



Mercredi 9.11.16 de Bilpin à 4 km avant Bathurst, 108,26 km en 14h13.21



La journée est faite de nombreuses montées et descentes jusqu’à Lithgow. Ensuite, c’est toujours le cas, mais les vagues de celles-ci sont beaucoup plus espacées. L’orage fait son apparation et quelques averses m’obligent à m’habiller puis à me dévêtir, car le soleil est tout de suite trop chaud avec des habits. Un grand nombre de kangourous écrasés le long des routes. Idem pour les geckos, tortues et porc-épic et divers animaux.  Ça pue. J’ai vu mon premier serpent, un brun d’environ 1 m de long. Première frayeur. Les quadriceps sont un peu durs, avec le dénivelé pour passer les Blue mountains. Aujourd’hui, 1800 m de dénivelé, hier 1355. Un coup de mou pour les kms du 55 au 90è. Puis massage rapide, un café et je finis très bien jusqu’au 108.2. Nous dormons dans un camping, la moitié de notre facture nous est offerte. Nous avons 1 pavillon douche-wc uniquement pour nous. 



Jeudi 10.11.16 de 4 km avant Bathurst à 2.8 km après Malindra, 108.92 km en 14h08.30



Les journées sont longues mais je vais bien avec un bon moral. J’ai une super équipe. Photos et rendez-vous avec un journaliste à Orange. Vu 2 serpents. Photos avec des écoliers devant leur école. Ils me souhaitent bon courage. Un paysan donne 5 dollars à mon team. Les montagnes sont à présent des collines. Mais encore 1000 m de dénivelé aujourd’hui. Heureusement, la grande route est terminée. Hier, c’était très bruyant à cause du trafic abondant dont les camions ne sont pas en reste. Travaux sur la route avec de nombreux nuages de poussières. 



Vendredi 11.11.16 de 2.8 km après Malindra à Croning Lane, 101,5 km en 14h24.49



Encore 475 m de dénivelé puis le plat qui commence…. Douleurs la nuit aux genoux et aux hanches. J’ai très mal dormi. Ca me serre aux articulations, comme durant les 6 jours en 2010. Moral pas trop bon. Marche finale de 18 km. Hier le traceur s’est arrêté, comme il est dans une poche, je n’ai pas vu le signal qui devenait rouge et qui indique que les piles sont plates. J’ai un peu honte pour mon team et toutes les aides reçues d’aller si mal. 39 degrés cet après-midi, ça use terriblement. Les douleurs nocturnes se font présentes de jour. Je vais crocher, ça me fait trop ch… d’avoir mal dès à présent.



Samedi 12.11.16 de Croning Lane à 28 km après Congobollin sur la route de Lake Cargelligo.



2è nuit que je n’ai que très peu dormi malgré la prise d’antidouleurs pour essayer de m’endormir. Les douleurs serrent aux hanches et aux genoux. Et en courant les hanches qui lancent des courants électriques et le genou gauche. Après 50 km j’ai dû me mettre à marcher. Soleil à 33 degrés qui me brûle les mollets magré de la crème solaire à l’indice 50. Ça me sape le moral et me coûte cher en énergie. Je sens mal ce défi. Trop mal et trop vite. Pourquoi si vite ? Je n’ai pas eu ma aux genoux durant ou après la Transpyrénéa. Je ne comprends pas. Et toute cette préparation, les derniers achats de matériel, presque compulsif pour être sûr d’avoir les bonnes chaussures, les bonnes crèmes, les bons produits de massage, etc… Toute l’aide des sponsors et de ceux venant à mon souper de soutien, de la tombola, etc… je ne peux penser que ça ne vas pas se faire. Il me faut crocher, c’est tout. La campagne est toujours très verte. Il y a d’immenses champs de céréales, à perte de vue. Quasiment pas de maisons. Plusieurs passages de routes inondées en fin d’étape. On perd du temps à enlever les chaussures, marcher en crocs sur environ 500 m inondés. La route est théoriquement fermée. 20 cm d’eau par endroit. Des lacs d’inondation à perte de vue. Il paraît que ça date de 3 semaines. C’est très impressionnant. Ça me fait perdre du temps. On décide de camper plus tôt que mes 100 km quotidiens minimum à faire.



Dimanche 13.11.16 env. 28 km après Congobollin à 45 km après Lake Cargelligo, 118 km mais seulement 19 en courant.



Reparti dans l’espoir que la nuit aurait diminué mes douleurs. La 3è nuit est semblable aux 2 précédentes. Ça me serre dans les articulations. Les douleurs m’empêchent de rester tranquille. Impossible de trouver un vrai sommeil. Sans arrêt à me retourner. En courant, j’essaie de réfléchir. Une partie de mon corps veut arrêter, l’autre veut continuer. Face à ces contradictions opposées je crois devenir fou car les douleurs sont de plus en plus tenaces. Je me mets à crier, je marche dès le 7ème  km. Au 19ème, je m’arrête. On discute, on boit un café, je ne vois pas de solution autre que de souffrir le martyr pour continuer ou arrêter. Les anti-douleurs ne sont pas assez forts et je ne veux pas me droguer non-plus ou prendre je ne sais quoi. Mais ce n’est clairement pas supportable.



Je décide d’arrêter là. Et d’essayer de finir le tracé à vélo. Le vent se lève, il va souffler de plus en plus fort, il paraît qu’il y a un cyclone vers Brisbane et que c’est les vents de celui-ci qui arrivent vers nous. Debout parfois sur les pédales pour ne pas être stoppé, j’ai  aussi mal aux genoux. Je boîte à vélo si j’ose dire. Je n’ai pas de force dans le droit, ça fait trop mal. Ma moyenne varie entre le 7 et le 15 km/h, selon la puissance du vent. En une heure, je fais 13 km, puis 12, puis 11 environ, exténué. Nous pique-niquons à Lake Cargelligo, au bord du lac. Nous voyons les restes des précédentes inondations. Je repars et peine toujours davantage car le vent est de plus en plus violent. Assis j’ai mal aux hanches et debout aux genoux, donc j’essaie de varier, mais sans cales-pieds, pas évident. Ce vélo était juste prévu pour m’aider à traverser les villes. Il n’est pas vraiment fait pour de longues distances. Vtt lourd de bien une quinzaine d’année, les pignons arrières provoquent des sauts de chaines, d’usure je pense. Je fais presque mes 100 km de vélo, mais j’ai tout aussi mal. On campe au bord de la route, le camping prévu est fermé depuis 3 semaines, inaccessible, sous les inondations. Un tracteur passait au crible un champ labouré, immense le tracteur, comme le champ. Un kangourou saute devant moi à travers la route le matin au lever du jour. Il me flanque la trouille, car d’abord, je n’ai pas su ce que c’était. Un canard apeuré essaie de s’envoler mais n’y arrive pas, le vent étant trop violent, il retombe à chaque fois qu’il a pu prendre 1 m de hauteur. Mais il bat des ailes à perdre haleine en courant pour essayer de nombreux envols. Peine perdue. Il va claquer le pauvre s’il continue, me dis-je.



Lundi 14.11.16, 50 km après Lake Cargelligo à nulle part 12 km plus loin à vélo



A 6 h du matin, je prends le vélo et m’en vais. J’essaie… le vent a faibli mais est tout de même assez fort. Je dois me rendre à l’évidence, ça ne va pas aller. Je vais plus vite qu’à pied, du 12 ou 15 km/h, mais dans le vent, debout j’ai mal aux genoux et assis aux hanches. Hier soir, j’avais de fortes lancées dans la droite. Des courants électriques, comme si les os étaient en contact. Mais un peu du genre à ceux qui m’avaient obligé d’arrêter de courir 30 ans en arrière. Presque plus jamais revenus, sauf durant la fin et surtout après les 6 jours d’Antibes en 2010. Pas de signe avant-coureur. Les genoux, depuis les 2/3 du Tour de France, plus de problème. Et là, je cumule. Je ne vais pas bien, j’arrive pas à arrêter de penser à toutes les aides reçues, le soutien que j’ai eu d’un si grand nombre de pesonnes, au travail, dans mon entourage proche, mes amis, la famille, les donateurs pour ma tombola, mes annonceurs, mes sponsors et j’en oublie, la préparation que j’ai peaufinée, le tracé fait par Gilbert, les sponsors australiens trouvés par mon cousin, qui a lui déjà traversé l’Australie pour nous accueillir et nous servir de guide pour le retour avec sa voiture et sa remorque…J’arrive pas à croire que ces douleurs m’empêchent de continuer. Ça tourne à fond dans ma tête, je n’arrive pas à arrêter de penser que certains vont me reprocher des tas de choses, mais je ne peux pas avancer dans de telles douleurs. Désolé de vous décevoir. Je sentais tellement de soutien partout, je suis honteux même si je n’ai rien à me reprocher, mais c’est lamentable, du moins c’est ce que je pense. A des kms de ce que j’espérais. Le Tour de France s’était peut-être trop bien passé, j’ai eu de la chance. Je partais vraiment confiant. Vraiment désolé de vous décevoir.



 


News postée le : 14.11.2016

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