Spartathlon 2003

Impressions de course


Spartathlon, Course à pied commémorative de 246 kms d’une traite reliant Athènes à Spartes. 26-27 septembre 2003. Départ à 7 h du matin au pied de l’Acropole, arrivée à Spartes devant la statue de Pheidippidès. Course commémorant Pheidippidès, qui serait parti d’Athènes pour aller demander de l’aide aux Spartiates afin de lutter contre les Perses. (env. 465 av. J-C) Il aurait mis 36 h pour relier ces 2 villes, c’est la raison du délai de la course actuelle.

Course patronnée par le CIO, organisée par le comité olympique grec où l’idée dominante est de participer selon le baron De Coubertin. Donc, pas de primes d’argent à l’arrivée, mais de simples médailles, coupes pour les 3 premiers hommes et 3 premières femmes. Une couronne faite de rameaux d’olivier déposée sur la tête sitôt l’arrivée franchie ainsi que le droit de boire de l’eau dans une coupe.                                    

Conditions requises pour pouvoir participer : pouvoir présenter un résultat de moins d’une année prouvant que l’on court le 100 km en moins de 10h30, ou avoir parcouru plus de 175 km au Spartathlon de l’an précédent ou autres courses d’endurance selon examen des organisateurs.( voir site internet : Spartathlon)

250 coureurs au maximum. Cette année, 249 partants de 30 nationalités différentes, 84 classés (en général 1/3 des partants arrivent…) représentant encore 20 nationalités.

Ma course :
Passé en 3h16 au marathon, mal au ventre dès le 60 ème km dû aux boissons trop chaudes ou à un bout de banane blet, je vomis au 69ème et au 90ème Km. Je perds donc ma 4ème place provisoire pour me retrouver aux environs de la 20ème. Dès le km 100, je commence à rattraper les concurrents qui m’ont doublé. Je passe en 9h20 aux 100 kms, aux 12h j’ai 122,5 km, aux 24h 209 kms. Je me ravitaille uniquement avec de 1 gobelet d’eau, 1 de coca, soit 4 dl environ tous les 3 à 3,5 km plus 1 poignée de raisins sans pépins, ou des quartiers de pommes pelées, ou des bouts de banane. J’ai mangé du riz et des pâtes aux postes principaux des Kms 81, 124, 148 et 172, 2 fois du bouillon et 1 soupe. Ces 4 arrêts pour manger du consistant me coûtent chaque fois une dizaine de minutes durant lesquelles j’en profite pour me faire masser un peu les mollets et me faire sprayer du gel sur les articulations qui s’enflamment. La nuit, je remplace l’eau par de l’eau chaude sucrée, mais sans thé. J’ai pu courir l’intégralité du parcours, y compris les pentes de 16 % qui nous amènent dans certains villages. Seul le passage de la montagne à plus de 1100 m d’altitude, là où le chemin devient carrément un pierrier, j’ai dû marcher, comme tous les coureurs, du reste. Pour la nuit, j’enfile un sous-vêtement thermique odlo et une veste fine en polyamide, car il fait froid.

Il y a 74 postes de ravitaillement, soit 1 tous les 3 à 3,5 km environ. Au début, cela représente environ ¼ d’heure pour se rendre de l’un à l’autre, à la fin, à 8,5 km/h, de 20 à 30 minutes, selon le profil de la route. A 10 km de la fin, soit au 236ème km, je rattrape encore un concurrent japonais. Je cours à plus de 10 à l’heure les 10 derniers kilomètres pour être sûr de ne pas me faire rattraper. 2 minutes après l’arrivée, les muscles refroidis, il m’est très pénible de marcher. Je n’ai pas de blessures majeures, si ce n’est une forte inflammation au genou droit et le quadriceps de la jambe gauche qui crampe encore parfois 4 à 5 jours après. Si l’on compte un minimum de 30 secondes d’arrêt par poste, 4 arrêts toilettes de 2 minutes minimum, cela représente déjà 45 minutes, auxquels je rajoute 4 arrêts de 10 minutes pour manger, cela fait quasiment 1h30 de « perdu », mais c’est indispensable, car dans chaque moteur, il faut bien faire le plein… Mais cela veut dire qu’il faut faire cela le plus rapidement possible car c’est beaucoup de temps durant lequel on n’avance pas !

J’ai eu beaucoup de plaisir et suis près à la refaire une année future. L’an passé, j’avais dû abandonner au 24 heures, au km 215 en étant 4ème, suite à un gros problème au genou gauche. J’avais été 3ème jusqu’au Km 200, avant de devoir marcher puis m’arrêter, sous la douleur d’une double déchirure. Je m’étais un peu tordu la jambe dans la descente de la montagne, du 161 au 163ème  km, peut-être était-ce là la cause de ma blessure.

Pour préparer une course de cette ampleur, je parcours de 5000 à 6000 km par an. Cette année, j’en suis avec une moyenne de 125 km par semaine depuis janvier, soit 4900 km, avec ma plus grosse semaine à 176 km, la plus petite généralement pas moins de 80 km.

Je fais environ 60 à 80 km du week-end. L’essentiel étant d’être régulier à l’entraînement et de veiller surtout à éviter la blessure, quitte à faire du vélo 1 ou 2 jours quand on voit que les jambes sont trop fatiguées. Je fais un jour de repos par semaine. Je me déplace quotidiennement de Noiraigue à Berne pour le travail. Soit 3 heures par jour aller-retour de porte à porte. Pour être avec ma famille le soir, je cours 1 heures durant la pause de midi. Je mange alors aux 9 h et aux 3 heures. Je double 1 à 2 fois l’entraînement durant la semaine. Ce qui me manque le plus, c’est du temps de récupération car le train n’est pas toujours l’idéal.

1er : Markus Thalmann, Autriche, 23.2824
2. Valmir Nunes, Brésil, 25.30.24
3. Jean-Jacques Moros, France, 26.26.16
4. Masayuki Ohtaki, Japon, 26.27.34
5. Juri Martin, Autriche, 27.22.22
6. Nobumi Iwamoto, Japon, 27.23.46
7. Christian Fatton, Noiraigue-Suisse, 28.15.06
8. Yoshio Nishimura, Japon, 28.18.33
9. Ramon Alvarez Sainz, Espagne, 28.42.08
10. Roland Roux, France, 28.52.08
11. Akiko Sakamoto, Japon, 1ère femme, 29.07.44
12. Sumie Inagaki, Japon, 2ème femme, 29.38.54
20. Barbara Szlachetka, Allemagne, 3ème femme 31.50.23


Avec mes meilleures salutations
Christian Fatton