L'arbre du Teide
L’arbre du Teide
Accroché à la pente pétrifiée de lave
L’arbre du Teide forme une enclave
Attirant à lui les regards
Trônant là planté comme un dard
Dans ces hostiles scories rouges et secs
L’arbre vert résiste à ses obsèques
Le vent tente de l’arracher
Le volcan de le dessécher
L’arbre s’accroche et se défend
Ses branches basses au sol s’agrafant
Le tronc tordu par un lumbago
Le préserve d’être planche de bungalow
Isolé l’arbre crâne loin à la ronde
Fier et insouciant au danger qui gronde
Il allume les foudres de l’orage
Qui décoiffe à peine son ébouriffage
Crevant le ciel loin de ses semblables
Les oiseaux l’ont élu corvéable
Ils vouent à l’arbre un culte passionnel
Qui les protège telle une sentinelle
L’arbre squatté comme relais-repos
ça siffle et piaille comme dans un tripot
De l’observer est un vrai spectacle
Cinquante ans qu’il perpétue ce miracle
Christian Fatton
Teide/Ténérife et Noiraigue, janvier 2017