25 & 26 juin 2011. De Binn/VS à Bosco-Gurin/TI


Frayeur au moment de partir, Julia a oublié ses semelles, elle coupe les miennes de mes chaussures de rechange, trop grandes pour son 40.5.

Sur la route des Walser, qui en l’an 1300 environ ont décidé d’aller trouver d’autres verts pâturages….On va faire course et marche forcée de Binn à Bosco-Gurin et retour le dimanche.

           


Le temps est beau, frais, idéal pour la course. On est équipé façon trail, léger, mais avec ce qu'il faut pour se ravitailler en route et avec une bonne réserve de boisson qui nous permet de tenir plusieurs heures. On a également quelques habits de rechange légers, mais qui nous permettent d'être dans des habits frais pour l'hôtel et pour supporter d'éventuelles dégradations de la météo.

Premier passage en altitude avec l'Albrunnpass, à 2409 m, après avoir vu l'ouverture de la cabane CAS du Binntal par une équipe de Jurassiens de Delémont et le bal de l'hélicoptère qui monte les victuailles pour la saison. C'est la frontière entre le Valais et l'Italie.

           


On se perd un peu dans le pâturage au bas du col, côté italien, où l'on enjambe par un saut la rivière naissante. Plus bas, le lac bleu et les pâturages boisés nous invitent à la contemplation, c'est magnifique.

           


De nombreuses fleurs enjolivent les pâturages et on n'arrête pas de s'emballer à les contempler et les humer



Sculpture naturelle de pierre.


On passe par l'alpage Forno qui est encore fermé et on gravit le col Scatta Minoia où un ancien fortin tombe à l'abandon. On prend le sentier de gauche qui descend au début assez abruptement sur le lac Vannino. A la cabane surplombant le lac, on profite de boire un coca bien frais, nos réserves de boisson s'amenuisant, on les économise afin d'arriver à Ponte avec le reste à boire. Là, on recharge nos gourdes et on s'offre une glace faite maison dans une crèmerie. On n'est pas en Italie pour rien, nos glaces défendent cette bonne réputation, elles sont fameuses.

           


On descend un bout la vallée par une piste cyclable jusqu'à Fondovalle, petit village assez rustique, typique village de montagne avec encore de belles vieilles maisons de pierres. On se renseigne pour le départ du sentier menant au col, le Guriner Furka qui culmine à 2323 m et qui fait frontière entre l'Italie et le Tessin. On monte assez fort les 1300 m de dénivellé qui passent d'abord par une forêt, puis des prairies non fauchées où le sentier est refermé par les herbes hautes et les orties qui nous piquent.Ensuite, avec l'altitude, l'herbe se fait plus rares et courtes et le sentier passent entre des barres rocheuses qui suintent de partout et rendent le sentier parfois bien humide.

           


Peu avant d'arriver au col, on se dépêche car on voit un front de pluie derrière nous. Nous n'aurons droit qu'à quelques gouttes. On ne s'attarde pas au col car un vent froid et violent souffle sur les crêtes. On descend sur Bosco Gurin par de magnifiques pâturages embaumés de rhododendrons fleuris. Nuit et souper à l'unique hôtel. Les portions sur les assiettes sont riquiqui.

     


Le lendemain, après un déjeuner où l'appétit est assez grand suite au petit souper, on repart pour Binn par d'autres chemins. On grimpe jusqu'à Grossalp, à mi-hauteur du Guriner Furka et on décide à cet endroit de passer par l'autre col pour rejoindre Fondovalle. Histoire de ne pas faire le même sentier.

           


On croit se perdre une ou deux fois car les balisages ne sont pas au point. Finalement, après quelques hésitations et plusieurs lectures de cartes, on arrive au col Martschen Sp à 2688 m par un pierrier où les marquages sont nombreux et fraîchement peints. Un autre pierrier suit du côté italien, mais on se perd un peu à chercher le chemin, Julia essayant sur la gauche, moi au centre, les marquages étant quasi inexistants.

     
Du yeti ?


Le sentier descendant surplombe un magnifique lac bleu, pris comme dans un écrin de roche, entouré sur 3 côtés des sommets frontaliers. On retrouve le chemin du jour avant pour la moitié inférieure de la descente.

           


On évite Fondovalle et on doit chercher un passage pour traverser la rivière, nous étant un peu perdu. On se décide pour un barrage sur lequel il est théoriquement interdit de traverser. De l'autre côté, on consulte la carte et on finit par demander à un couple de cycliste où se trouve le départ du chemin pour rallier Salecchio, un petit village menant au col Muretto. On passe dans un vieux village rénové transformé en colonie de vacances. Un chemin à flanc de côteaux, dans la forêt abrupte, entre des barres rocheuses nous semble interminable, on ne peut pas courir bien vite. On arrive ensuite à un alpage où l'on voit enfin la direction de Salecchio.


Du rêve toute la journée !


Là, on aurait le choix entre 2 variantes de chemin, dont une qui nous conduirait de nouveau au lac Vannino et ensuite sur nos traces en sens inverse du jour précédent. On longe toujours la vallée à flanc de côteaux, le sentier jouant aux montagnes russes. La vue sur la vallée est plongeante, c'est une vallée abrupte, très encaissée. Salecchio est un village perché, je ne sais pas s'il est possible de l'atteindre par la route. On en a pas vu, mais on est passé au-dessus du village. On grimpe à présent en plein soleil, sur un col qu'on croit être le Muretto. On redescend quelques centaines de mètres, contournons un lac de montagne ou quelques personnes pique-niquent et on suit difficilement des traces de balisage dans un pierrier.et on finit par les perdre. On a 2 cols devant nous. On grimpe d'abord sur notre gauche, et là, à mi-hauteur, ne voyant toujours aucun sentier, je scrute l'autre versant et croit distinguer un sentier. On redescend, regrimpons sur la droite de ce vallon et finissons par retrouver un sentier. Au col, on a la confirmation d'être sur le bon chemin, un panneau indique Col Muretto, altitude 2347 m. On a fait une petite parenthèse à chercher notre chemin durant une demi-heure environ.

     


Le balisage pédestre est loin d'être bien fait et les marques sont déjà vieilles, donc certaines sont effacées.

     


     


On continue par un alpage, l'Alpe Poiala à 2148 m pour rejoindre la Boccheta di Scarpia à 2248 m. On n'a pas arrêté de grignoter des barres énergétiques, des farmers, du chocolat. On entame nos dernières réserves, un cornet de leckerlis.

           


La descente en direction de Crampiolo est digne de la carte postale avec ses paysages alpins, petits lacs bleus, mélèzes verts clairs, courbes du terrain agréables avec un petit plateau et derrière des sommets enneigés. Et les leckerlis sont encore davantage appréciés, quand on a la dalle ..

     


On risque une ou deux fois de se perdre tout de même durant l'heure qui précède Crampiolo. Petit village bien rénové, maison typique mais surpeuplé de touristes qui viennent y boire un verre ou manger une glace. On refait le plein de nos gourdes, on boit un coca et mangeons 2 paquets de chips. La journée a été très chaude, en cette fin d'après-midi, on a envie de salé. On reçoit une carte topographique du bistrotier et il nous indique le départ du chemin pour le col della Rossa, tout en nous expliquant un peu le chemin. C'est vraiment raide, la vue sur la vallée derrière notre dos est magnifique, donc on se retourne quelques fois pour admirer la vue, mais on monte à une allure de compétition. C'est la fin d'après-midi et le soir approche.

           


6h sont indiqués à Crampiolo pour rejoindre Binn. On en fera 3,5 en se perdant au Col, de nouveau dans un immense pierrier. On va passer sur la gauche du lac, alors qu'on aurait dû passer par sa droite. Mais si c'était bien marqué au début de ce passage, ensuite on ne voit plus que des vieilles marques, puis plus que des cairns qui nous confirment que l'on peut quand même passer, vu que d'autres personnes ont construit ces cairns.

     

                                                    L'échelle

     

                                                    Choisir marques et carins

Après quelques passages de rochers qui ralentissent notre progression, on arrive enfin sur un plan où plusieurs ruisseaux coulent côte à côte, inondant et rendant ce pré marécageux. S'ensuit une cascade qu'il nous est impossible de descendre sur ses côtés, ne voyant pas le bas et ce que la nature nous réserve. On se dirige alors de l'autre côté de cette vallée, à flanc de coteaux et retrouvons enfin le sentier, qui effectivement parcourait l'autre côté du lac. La descente jusqu'à Binn se passe ensuite en forêt et le sentier est dès lors marqué comme il faut.

     

Arrivé de retour en Suisse, on ne tarde pas à voir les premières interdictions !!!!


     

                                                    On a fini juste avant la nuit !

Frayeur en arrivant à l'auto après 13h de randonnée course-marche : La portière avant droite, côté passager, est grande ouverte !!! Mais rien n'a été fouillé, rien n'a été dérangé. L'a-t-on laissée ouverte malgré que la voiture était fermée à clé depuis la porte du conducteur ? Cela reste un mystère, mais sans conséquence. Etonnant que personne ne l'ait fermée durant ces 2 jours. Super randonnée, des magnifiques paysages nous ont accompagnés et réjouis. Genre d'entraînement à refaire. Et avec 22 h en 2 jours, ça m'a assez mis en forme avant le swiss jura nature trail de 2x100 km, une semaine plus tard, puisque je vais gagner les 2 jours et le général en 19h20 (9h20 + 10h20). Le dénivellé est conséquent, le rythme fut léger hormis quelques ascensions effectuées à notre limite.